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Gattaz invite le gouvernement à réformer le code du travail d'ici Noël

Le président du Medef, Pierre Gattaz, était l'invité de Hedwige Chevrillon dans l'Heure H ce mercredi.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, était l'invité de Hedwige Chevrillon dans l'Heure H ce mercredi. - BFM Business

Le président du Medef a appelé ce mercredi le gouvernement a profité de l'accalmie que connaît l'économie française pour réformer rapidement le code du travail, avant la prochaine tempête.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a appelé mercredi le gouvernement à régler le problème de la réforme du droit du travail "d'ici à Noël" et répété qu'il fallait que les accords d'entreprise soient prioritaires. "J'attends du gouvernement que d'ici à Noël on règle le problème, enfin qu'on en débatte, discute et qu'à un moment on ait le courage de décider", a dit Pierre Gattaz lors de la cérémonie d'ouverture de la traditionnelle université d'été du Medef. "Le gouvernement qui règlera ce problème rentrera dans l'Histoire", a-t-il assuré.

Pourquoi faut-il aller si vite? "La raison principale qui me fait penser qu'il faut accélérer les réformes, c'est une crise asiatique ou chinoise", a-t-il indiqué au micro d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business. "On ne sait si c'est juste un grain qui va passer, ou si c'est une dépression hivernale". Pour sa part, il "pense que la Chine ralentit, et que comme elle représente un tiers de la croissance mondiale, 1% sur les 3%, si ce 1% se divise par deux, le reste du monde risque d'être affaibli". Il a ainsi "très peur" de ce qui arriverait au "bateau France" s'il n'a pas "colmaté les brèches, n'a pas vidé l'eau, et se retrouve à affronter une deuxième tempête de type subprimes dans six mois ou un an".

La législation française est un "mille-feuilles"

Il s'est une nouvelle fois dit en faveur d'"accords d'entreprise prioritaires qui mettent en priorité le dialogue social dans les entreprises". "L'entreprise c'est un être vivant", a-t-il dit. "Ce n'est pas une réglementation à la française venant du haut et descendant sur tout le monde qui est forcément adaptée à tous les cas de figure", a-t-il ajouté.

"Donc c'est aux entreprises, à leurs dirigeants avec leurs salariés à travers le dialogue social de demain, de s'adapter", a-t-il poursuivi. Estimant que la législation française du travail était un "mille-feuilles", il a jugé qu'il fallait revenir à une "cinquantaine de principes" de base, comme le préconisent l'ancien garde des Sceaux, Robert Badinter, et le professeur Antoine Lyon-Caen dans un ouvrage paru en juin, des personnalités de gauche.

Un consensus entre économistes de droite et de gauche

"Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il y a un consensus qui est en train de s'opérer entre économistes de gauche et de droite", se félicite Pierre Gattaz. Le consensus : "l'accord d'entreprise devient prépondérant, on fait confiance au dialogue social de terrain. Le dirigeant va pouvoir régler ses problèmes avec ses salariés, et non pas par une loi de 3.5000 pages auxquelles personne ne comprend plus rien".

Sur les chiffres du chômage qui venaient de paraître ce mercredi, et qui montre une très légère baisse du nombre de chômeurs, Pierre Gattaz a fait part d'un enthousiasme modéré. "Je préfère 2.000 chômeurs de moins que 2.000 chômeurs de plus. Mais tant qu'on n'aura pas été au bout des deux-trois grandes réformes qu'il faut faire dans notre pays", comme "la réforme du droit du travail", et "la fiscalité qu'il faut continuer à baisser fortement, nous ne réglerons pas le problème de la peur de l'embauche des patrons qui reste très forte". Conclusion: ces chiffres sont "une petite hirondelle, je ne sais pas si elle va faire le printemps".

N.G.