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Emploi

Gattaz vent debout contre le bonus-malus sur les CDD

Pierre Gattaz évoque "une absurdité"

Pierre Gattaz évoque "une absurdité" - Éric Piermont - AFP

Le patron des patrons a qualifié "d'absurdité" ce projet du gouvernement qui consisterait à moduler les cotisations chômage employeur selon le nombre de contrats courts auxquels une entreprise a recours.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a jugé mardi que le projet du gouvernement d'imposer un "bonus-malus" sur les contrats courts était une "absurdité", estimant que "taxer" créait "du chômage".

"Tout système qui vise à taxer des contrats courts, qui stigmatise certains types de contrats ou d'entreprises, est une absurdité et serait totalement contreproductif", a déclaré Pierre Gattaz lors d'une conférence de presse.

Selon le journal Les Échos, ce bonus-malus promis par Emmanuel Macron pendant sa campagne pour pénaliser les entreprises qui, par un recours excessif aux contrats courts, coûtent cher à l'assurance chômage, "prendrait la forme d'un taux de cotisation patronal variable", qui pourrait aller de 2% de cotisations patronales à un maximum hypothétique de 10 %, contre 4,05 % aujourd'hui.

Un système qui n'a pas fait ses preuves

"Le recours à des contrats très courts correspond parfois à des métiers ou des situations spécifiques", a souligné le numéro un du Medef, prenant pour exemple l'organisation l'an dernier de l'Euro-2016 de football ou celle des Jeux Olympiques en 2024, des événements qui nécessitent l'embauche de personnes en CDD ou en intérim.

Rappelant par ailleurs que la taxation des contrats courts avait été mise en place en 2013, il a affirmé que c'était un système qui ne fonctionnait pas.

"Ce système n'a pas augmenté le nombre de CDI", a-t-il dit, mettant en garde contre "un basculement vers l'économie informelle" et un "recours accru" au régime des autoentrepreneurs.

Lundi, le Groupement des professions de services (GPS) a jugé que le projet gouvernemental était "inacceptable", et la principale organisation du secteur hôtelier, l'Umih, a appelé à s'organiser pour montrer "un front uni".

J.M. avec AFP