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Gattaz veut que les patrons puissent licencier sans se justifier

Pierre Gattaz a environ 1.000 idées à la minute pour rendre le marché du travail plus flexible.

Pierre Gattaz a environ 1.000 idées à la minute pour rendre le marché du travail plus flexible. - Eric Piermont - AFP

Le président du Medef fourmille d'idées pour rendre le marché du travail plus souple. Dernière en date: sortir de la convention internationale qui oblige les patrons à expliquer pourquoi ils licencient un salarié.

Après la volte-face du gouvernement sur la taxation des dividendes, Pierre Gattaz veut pousser l'avantage. Il a suggéré jeudi de sortir d'une convention de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier les licenciements. Pour le patron du Medef, ce serait un moyen de lever la crainte de l'embauche chez les chefs d'entreprises.

Dans une interview publiée ce 31 octobre par L'Opinion, il remarque que très peu de pays ont signé cette convention 158. Il cite notamment l'Allemagne, qui ne l'a pas fait. Or "la flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie", selon lui.

"Un des principaux freins à l'embauche"

"Les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat. C'est un des principaux freins à l'embauche", y assure le représentant du patronat.

"Reste que pour lever le frein juridique, il faut sortir de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail qui nous oblige à justifier les motifs du licenciement. Tant qu'on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité", estime le chef de l'organisation patronale.

Le Brésil en sort en 1996

Adoptée en juin 1982 et entrée en vigueur en novembre 1985, cette convention a été ratifiée par 36 pays dont un seul, le Brésil, en est sorti en 1996. Parmi les Européens, elle a été ratifiée par Chypre, l'Espagne, la Finlande, la France, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède.

Son article 4 stipule qu' "un travailleur ne devra pas être licencié sans qu'il existe un motif valable de licenciement lié à l'aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service".

N.G. avec AFP