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Emploi

Gattaz veut une modération des salaires "deux ou trois ans"

Pierre Gattaz réclame une modération salariale pour reconstituer les marges

Pierre Gattaz réclame une modération salariale pour reconstituer les marges - -

Le président du Medef a plaidé, mardi 29 avril, pour une modération salariale pendant "deux ou trois ans". Le temps pour les entreprises de retrouver des "marges de manœuvre".

Pierre Gattaz risque (encore) de se faire des amis. Après le tollé provoqué par sa proposition de smic intermédiaire, le président du Medef a plaidé, ce mardi 29 avril, pour une modération salariale en France.

"Ces dernières années, les salaires en France ont augmenté plus vite que l'inflation et que la productivité. Petit à petit, nous avons ainsi 'mangé' notre avantage compétitif par des augmentations", a déclaré le patron des patrons dans un entretien disponible sur le site internet de L'Usine nouvelle.

"S'il n'y a pas de modération salariale aujourd'hui en France, les efforts faits sur les baisses de charges n'auront servi à rien", a-t-il insisté, estimant que "c'est une question de deux ou trois ans".

Il s'est dit "optimiste" en la matière, considérant que "si la confiance revient parmi les entrepreneurs, nous allons réenclencher un cercle vertueux et nous retrouverons des marges de manoeuvre".

Gattaz évoque une "exigence d'exemplarité" des patrons

Selon lui, la France affiche l'un des coûts horaires les plus élevés d'Europe à 35,30 euros, quand l'Allemagne est à 32,70 euros et l'Espagne à 20,90 euros.

La modération salariale "n'est pas que de la responsabilité des entreprises. C'est aussi celle de l'État et des syndicats", a considéré le patron des patrons.

Elle devrait concerner également les dirigeants : invoquant une "exigence d'exemplarité", Pierre Gattaz estime que les patrons des grands groupes internationaux -même avec une activité limitée en France- "doivent modérer leur rémunération par solidarité, parce qu'ils sont à la tête d'un groupe français et parce que l'on demande des efforts à nos concitoyens".

Y. D .avec AFP