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GM&S: le blocage du site de PSA levé, réunion prévu avec Le Maire

Les salariés de GM&S ont levé le blocus autour du site de PSA ce jeudi.

Les salariés de GM&S ont levé le blocus autour du site de PSA ce jeudi. - Thierry Zoccolan - AFP

Des salariés de GM&S qui avaient commencé à bloquer le site de PSA mercredi pour faire pression sur leur donneur d'ordre, et avaient dormi sur place, ont finalement levé leur blocage ce jeudi soir.

Des salariés de l'équipementier automobile en liquidation GM&S avaient mis le siège ce mercredi autour d'un site de PSA dans l'Allier afin d'obtenir des mesures pour "limiter la casse sociale", un blocage considéré comme une "agression" par le constructeur et que Bercy a appelé à lever "immédiatement". Ils ont finalement mis fin au blocage ce jeudi, dans la soirée. Les représentants syndicaux ont demandé à y mettre un terme, estimant avoir réussi à imposer leur feuille de route, dans le cadre d'un accord avec le gouvernement, pour la réunion prévue ce mardi avec Bruno Le Maire et les principaux acteurs du dossier.

Au préalable, un incident avait retardé la levée du siège en début de soirée. Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le site, les GM&S ont constaté qu'un de leurs véhicules utilitaires avait été vandalisé, laissant croire à une représaille venue de l'intérieur du site de PSA. Le Comité d'entreprise de l'usine PSA a fourni une camionnette de remplacement, la direction de l'usine bloquée assurant par ailleurs qu'elle prendrait en charge les réparations du véhicule endommagé.

Une réunion cruciale ce mardi

Les syndicalistes avaient mis plusieurs points en avant: le volume du chiffre d'affaires demandés, la prise en charge des salaires jusqu'à la fin de l'été et l'accompagnement social, les indemnités de ceux qui perdront leur emploi. 

Interpellé mercredi lors des séances de questions à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a appelé les salariés à lever "immédiatement et sans délai" le blocage. "Oui, tous les salariés ne seront pas gardés à La Souterraine, mais chaque salarié sera accompagné" pour retrouver un emploi, a-t-il affirmé.

Or, en levant le blocus ce jeudi soir, les syndicalistes ont prévenus: s'ils devaient finalement ne pas être entendus lors de cette réunion mardi, ils se réserveraient le droit de reprendre ce type d'actions. 

"Chaque salarié sera accompagné"

GM&S Industry, deuxième employé privé de la Creuse, a été placé le 30 juin en liquidation judiciaire, avec seulement trois semaines pour améliorer la seule offre de reprise déposée. Cette offre faite par l'emboutisseur stéphanois GMD, qui sauverait 120 emplois sur 277, sera examinée le 19 juillet par le tribunal de commerce de Poitiers.

Face au blocage de son usine, PSA avait immédiatement dénoncé une "agression" de nature "à bloquer des discussions toujours en cours". Le constructeur avait menacé de revoir son soutien à GM&S dans le projet de reprise par GMD. À l'issue d'âpres négociations avec le gouvernement, les deux constructeurs PSA et Renault, principaux clients de GM&S, ont accepté d'augmenter leur carnet de commandes à 22 millions d'euros par an et à financer la modernisation de l'équipementier pour une dizaine de millions.

L'un des premiers dossiers sociaux sensibles pour le gouvernement

"Ce n'est pas de gaieté de coeur ou pour agresser qui que ce soit, nous préférerions être à nos postes de travail", avaient répondu dans un communiqué les représentants de la CGT. "Nous ne sommes ni des voyous, ni des casseurs", avaient-il ajouté, assurant vouloir avant tout "limiter la casse sociale et industrielle".

L'avenir de GM&S est un des premiers dossiers sociaux sensibles pour le gouvernement qui a mis en place une "cellule de crise" conformément aux engagements du président Emmanuel Macron auprès des salariés.

N.G. et R.V. avec AFP