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Goodyear, Fagor, Mory Ducros... les dossiers chauds de Montebourg en 2014

Le ministre du redressement productif aura un agenda chargé en 2014.

Le ministre du redressement productif aura un agenda chargé en 2014. - -

En ce début 2014, les dossiers de grandes entreprises, en dépôt de bilan ou sur le point de l'être, s'empilent sur le bureau du ministre du Redressement productif. Passage en revue des cas à risques.

La Redoute, Tilly-Sabco ou encore Kem One, ces dossiers sociaux ont trouvé une issue en 2013. En 2014, le ministre du Redressement productif a encore du pain sur la planche. Il devra se pencher au chevet de grands groupes français menacés de faillite. Voici les dossiers les plus épineux pour Arnaud Montebourg.

> Mory Ducros


Placé en redressement judiciaire en novembre dernier, le transporteur a de quoi inquiéter le gouvernement. Outre ses 5.000 salariés, l’entreprise fait travailler quelque 2.000 employés chez les sous-traitants, le tout réparti sur 85 sites.

Si aucune des quatre offres de reprise n’aboutissait, il s’agirait alors de l’un des plus importants dépôts de bilan depuis Moulinex, en 2001. De son côté, le gouvernement s’organise : Arnaud Montebourg n’a pas exclu une intervention du Fonds de développement économique et social (FDES), quand Jean-Marc Ayrault a fait savoir qu’il cherchait des solutions "site par site".

> Goodyear

Le fabricant de pneumatiques a annoncé son intention de fermer son usine d’Amiens-Nord, qui emploie 1.173 personnes, en janvier dernier. Depuis, la résistance s’organise, du côté des salariés comme de l’exécutif, en témoignent les vifs échanges entre Arnaud Montebourg et le PDG de l’Américain Titan.

Mais sur le terrain, la tension domine, notamment lorsque les salariés affrontent les forces de l’ordre, en mars. Vient ensuite une succession de recours en justice déposés par la CGT, puis un blocage de l’usine en novembre dernier. Lundi 6 janvier, certains employés ont franchi un nouveau cap, retenant deux de leurs dirigeants sur le site. La fermeture de l’usine, elle, semble de plus en plus être d’actualité.

> Fagor-Brandt

Le français Fagor-Brandt, filiale de l'espagnol Fagor Electromesticos, a déposé le bilan le 7 novembre 2013. En cause: l'endettement de plus de 800 millions d'euros de sa maison-mère, et le refus de la superstructure qui l'encadre, la coopérative Mondragon, de la renflouer.

Le groupe d'électroménager emploie 1.800 salariés sur quatre sites en France. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a annoncé fin novembre un prêt de 10 millions d'euros à la société afin qu'elle puisse poursuivre partiellement son activité. De quoi tenir jusqu'au 17 janvier, date limite pour le dépôt de candidature à la reprise. L'entreprise devra rembourser ce prêt d'ici à mars 2014.

> La SNCM

La Société nationale Corse Méditerranée est en grève depuis le 1er janvier, ses salariés craignant sa faillite. La société de ferries qui assure la liaison Corse-Marseille dans le cadre d'une délégation de service public a accumulé 70 millions d'euros de pertes depuis 2001.

Son plan de restructuration prévoit un retour à la rentabilité sous deux ans, notamment via 500 suppressions de postes, mais il implique 600 millions d'euros d'investissement pour renouveler la flotte. Somme que ni l'Etat, ni Veolia, ses actionnaires majoritaires, ne sont enclins à débourser.

Elle doit par ailleurs rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques, jugées illégales par Bruxelles. De quoi décourager d'éventuels repreneurs.

> STX

Gros dossier suivi de près par le gouvernement : STX. Le gouvernement français a assuré, mi-décembre, qu'il était mobilisé pour conforter l'avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire. Ces derniers sont menacés par la volonté exprimée par le groupe sud-coréen de se désengager.

Les dirigeants ont donc décidé d'un plan de retour à la compétitivité. Il prévoit des baisses de rémunération (-7 %) et une augmentation du temps de travail en haute saison pour réaliser 15 millions d'euros d'économies par an sans suppressions de postes. Après quelques jours de conflits et de débrayage, les salariés ont accepté de signer l'accord en décembre.

Cet accord permettrait de remporter une grosse commande, de 2,4 milliards d'euros pour deux paquebots géants. Mais deux des principaux concurrents de Saint-Nazaire, les chantiers italiens Fincantieri et allemands Meyerwerft, auraient fait des offres plus intéressantes pour les deux paquebots.

> LFoundry

Arnaud Montebourg n'a obtenu qu'un sursis de trois mois pour les salariés de LFoundry. Le 26 décembre, le fabricant de puces électroniques, basé dans les Bouches-du-Rhônes, avait été placé en liquidation judiciaire, avant l'intervention du ministre.

Si l'usine devait fermer, 650 emplois seraient supprimés. Les salariés demandent aujourd'hui au gouvernement un financement de 35 millions d'euros qui permettrait à l'usine de tenir jusqu'au troisième trimestre 2014.

Selon les salariés, si l'usine survit jusqu'à cette date, elle n'aurait plus besoin d'aide par la suite: elle serait alors à nouveau viable, grâce à des commandes qu'elle a déjà enregistrées.

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