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Goodyear: le patron de Titan dénonce un "kidnapping"

Maurice Taylor, le patron de Titan, est un habitué des coups d'éclat.

Maurice Taylor, le patron de Titan, est un habitué des coups d'éclat. - -

Maurice Taylor, le fantasque dirigeant du fabricant de pneumatiques américain, s'est indigné du sort réservé aux deux dirigeants de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, ce mardi 7 janvier. Ces derniers sont toujours retenus sur le site par les salariés. Le Medef, lui, dénonce des "pratiques inacceptables".

Alors que deux dirigeants de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord sont toujours retenus par les salariés du site, la direction de Goodyear France a fait savoir qu'elle ne négocierait pas tant que la situation perdurerait. De son côté, Maurice Taylor, le PDG de Titan International et personnage haut en couleurs, n'en rate décidément pas une.

"Aux États-Unis, on appellerait ça un kidnapping. Ces gens seraient arrêtés et poursuivis. C'est un crime très sérieux, vous risquez la prison à vie. Mais en France, votre gouvernement ne fait rien, ça paraît fou", s'est-il exclamé au micro d'Europe 1, ce mardi 7 janvier.

"Pourquoi ne vont-ils pas, masqués, faire un hold-up dans une série de banques françaises ? Ainsi, ils pourraient racheter Goodyear", avait-il déjà lâché la veille sur RTL.

La loi française "complètement stupide"

Maurice Taylor, surnommé le "Grizzly", est un habitué des déclarations fracassantes. Il avait notamment vivement critiqué les "soi-disant ouvriers" du site dans une lettre adressée au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

Le 1er novembre, le patron de Titan International, fabricant américain de pneus agricoles, s'était dit prêt cet automne à reprendre l'usine d'Amiens-Nord "avec zéro employé", pour redémarrer sur de nouvelles bases.
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Selon la loi française, si Goodyear abandonne son plan et que quelqu'un veut racheter l'usine, il sera obligé de réembaucher tous ces gens, c'est complètement stupide", a-t-il assuré sur Europe 1. "Je suis désolé pour Goodyear, mais je pense qu'ils n'investiront plus un sou à l'avenir".

De son côté, le Medef a condamné dans un communiqué une action "violente, totalement contraire aux principes du dialogue et de la négociation".

Y. D .avec AFP