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Grandes écoles: les jeunes diplômés moins tentés de quitter la France

Faire une carrière internationale n'est plus une priorité pour les étudiants des écoles de commerce et d'ingénieurs français en 2017.

Faire une carrière internationale n'est plus une priorité pour les étudiants des écoles de commerce et d'ingénieurs français en 2017. - Pierre Metivier - Flickr - CC

L'élection de Trump et le Brexit ont modifié l'opinion des étudiants de grandes écoles, qui sont moins tentés par l'international. Le regain d'intérêt pour les constructeurs automobiles est l'autre nouveauté du classement de leurs entreprises préférées que dévoile ce mardi le cabinet Universum.

Les podiums des classements d'Universum ne varient jamais beaucoup. La dernière édition n'échappe pas à la règle: les étudiants en école de commerce placent toujours LVMH, puis Google et L'Oréal sur le podium. Et les ingénieurs Airbus, Google et Thalès. Mais il y a tout de même des éléments nouveaux dans les résultats de cette vaste enquête menée en 2017 auprès de plus de 40.000 inscrits à de grandes écoles.

D'abord, ils sont moins nombreux à rêver de carrière internationale. Partir à l'étranger reste certes le deuxième objectif prioritaire des étudiants ingénieurs, et le quatrième pour les commerciaux, mais "la proportion de jeunes attirés a baissé des deux côtés", souligne Universum. Autre signe: les "opportunités de carrière à l'international" qu'offrent les employeurs ne sont plus que le septième critère d'attractivité d'une entreprise aux yeux des étudiants en école de commerce.

Les épouvantails Brexit et Donald Trump 

En outre, la part de ceux qui souhaitent travailler dans un groupe français à la fin de leurs études a progressé de 2 points chez les commerciaux (9%) et de 3 chez les ingénieurs (14%). Alors que la proportion de ceux qui veulent quitter la France, elle, a baissé de 6 points dans les deux filières. La faute, selon la directrice d'Universum France, Aurélie Robertet, à "certains événements géopolitiques récents tels que l’élection de Donald Trump ou encore le Brexit qui affectent l’attractivité des États-Unis et du Royaume-Uni, et de l’international en général".

Deuxième enseignement marquant de cette édition 2017: le regain d'intérêt dont jouit le secteur de l'automobile "grâce à une nette reprise économique et à des technologies très innovantes et prometteuses telles que les voitures autonomes", souligne Universum. En témoignent les remontées fulgurantes des deux géants français de l'auto dans le classement des entreprises qui séduisent le plus. Groupe Renault gagne 18 places chez les commerciaux, et 11 chez les ingénieurs. La marque reste bien bas dans le classement des étudiants en école de commerce, à la 68e place, mais elle décroche le 16e rang côté ingénieur.

L'agroalimentaire et l'énergie attirent moins

Progression moindre mais tendance similaire pour PSA Peugeot-Citroën, par ailleurs situé devant son concurrent français dans les deux tableaux: le groupe est 59e entreprise préférée des commerciaux, auprès desquels il gagne 16 places et 14e côté ingénieurs, soit trois places de plus qu'en 2016. Daimler, la maison-mère de Mercedes Benz progresse aussi, de 13 et 4 places dans les mêmes classements (41e et 39e).

Les groupes de l'agroalimentaire perdent, eux, beaucoup de terrain, à l'instar d'Unilever, qui glisse de 13 rangs au classement des commerciaux ou de Procter & Gamble, qui en cède 8 et se contente de la 40e place. Mauvais millésime aussi pour les groupes énergétiques: dans le top 100 des étudiants en école de commerce, EDF chute de 17 places (76e), General Electric de 7 (87e), Suez de 10, et se maintient tout juste à la 99e place. Quand au chantre du nucléaire Areva, en difficulté, il perd 11 places au classement des ingénieurs, cantonné au 43e rang. 

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Nina Godart