Heures supplémentaires: la polémique sur la défiscalisation rebondit
Le Parti socialiste s'est trouvé un important sujet de discorde en cette rentrée: la défiscalisation des heures supplémentaires, qui était l'une des mesures phares du président Sarkozy, celle du "travailler plus pour gagner plus".
Jugée trop coûteuse par son successeur François Hollande, la suppression avait été supprimée dès son arrivée au pouvoir. Il jugeait négatif leur effet sur le marché du travail. Avec leur suppression, 980 millions d'euros sont rentrés dans les caisses de l'état en 2012.
Pourtant, Thierry Mandon, porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a déclaré regretter cette suppression. "Nous sommes allés trop vite", a-t-il déclaré.
Pour lui, comme pour son collègue socialiste Laurent Grandguillaume, le gouvernement Ayrault est allé trop vite dans son analyse économique de la mesure, qui a conduit à sa suppression dès le 1er septembre 2012.
Un coût de 17,5 milliards d'euros
Il aurait préféré que la mesure soit "affinée", car il reconnait son utilité pour les plus petits niveaux de rémunération. Il suggère donc un système de franchise : les premières centaines d'euros supplémentaires gagnés par les revenus les plus modestes seraient à nouveau exonérées d'impôts.
Les heures supplémentaires défiscalisées ont, en tout cas, coûté 17 milliards et demi d'euros à l'Etat entre 2007 et 2012. Elles ont concerné près de 10 millions d'employés en année pleine, soit 39% des salariés. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), en 2011, dernière année pleine du dispositif, il y a eu 80 millions d'heures supplémentaires, une hausse de 11%.