BFM Business
Emploi

Ikea et L'Oréal utilisent cette DRH virtuelle pour faire passer des entretiens de recrutement

Vera est un logiciel d'intelligence artificiel qui a été développé par une start-up russe pour faciliter les recrutements et diminuer leur coût. Elle est capable de faire le tri dans les CV pour retenir les profils adéquats, puis de faire passer des entretiens par chat video.

Avant de passer un entretien d'embauche, un candidat se pose tout un tas de question sur la personnalité du recruteur qu'il va rencontrer: est-ce qu'il va être distant? est-ce que l'on va avoir des atomes crochus? Toutes ces interrogations n'ont plus lieu d'être pour ceux qui vont avoir affaire à Vera… une intelligence artificielle développée par Alexandre Uraksin et Vladimir Sveshnikov, créateur à Saint-Pétersbourg de la start-up Stafory.

Incarnée par un avatar de sexe féminin, cette intelligence artificielle utilise les technologies de reconnaissance vocale de Google, Amazon, Microsoft et celle du russe Yandex. Pour développer son vocabulaire et sa syntaxe propre au monde du recrutement, les développeurs ont passé en revus treize milliards de phrases issues d'émissions TV, de Wikipédia mais aussi de petites annonces, ont expliqué ses concepteurs à Bloomberg.

Ikea et L'Oreal ont déjà fait appel à Vera

Le résultat est là: Vera est désormais connectée sur cinq sites d'emplois pour sélectionner les candidats ayant le profil du poste à pourvoir. Selon ses concepteurs, sa précision lui permet de retenir les 10% des profils les plus en adéquation avec la fiche de poste. Vera se charge ensuite d'appeler les candidats pour les prévenir qu'ils sont sélectionnés, puis de leur faire passer un entretien, soit par téléphone, soit par chat vidéo. Cette IA est capable de leur poser des questions sur leurs expériences et leurs motivations, et pourra prochainement aussi percevoir des émotions comme le plaisir ou la déception. 

Vera n'est pas utilisée pour recruter des cadres, mais plutôt des employés, des serveurs et des ouvriers du bâtiment, des postes pour le turn-over est important et qui de ce fait, se révèlent chronophage pour les entreprises et donc coûteuse. Les créateurs de cette IA mettent en avant une réduction du cout du recrutement d'un tiers. Mais attention, la décision finale sur le candidat retenu revient toujours à l'humain.

En cinq mois, la start-up Stafory a convaincu déjà 300 entreprises d'avoir recours à Vera, parmi lesquelles Pepsi-Co, Ikea ou encore L'Oréal, et a déjà réalisé 2300 entretiens.

C.C.