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Jean Tirole: "les gens doivent s’habituer à ce monde nouveau"

Jean Tirole a présenté son livre "Économie du bien commun" sur BFM Business.

Jean Tirole a présenté son livre "Économie du bien commun" sur BFM Business. - BFM Business

Invité de BFM Business, le prix Nobel d’Économie a livré son diagnostic sur l’état du marché du travail français. Mais il a aussi aussi ses solutions pour sortir du chômage de masse.

Alors que le gouvernement lutte toujours pour faire adopter le projet de loi Travail, certaines voix s’élèvent pour défendre une réforme bien plus profonde du droit du travail. Parmi elles, celle de Jean Tirole, prix Nobel d’Économie en 2014 et défenseur de la mise en place d’un "contrat unique", plus souple qu’un CDI mais plus stable qu’un CDD.

Invité de la Librairie de l’Éco, sur l'antenne de BFM Business, l’auteur du livre "Économie du bien commun" a livré son diagnostic sur l’état du marché du travail français, et ses solutions pour sortir d’une situation de chômage de masse. "Ce qui se fait dans le monde entier, et en particulier dans les pays scandinaves, c’est de protéger la personne plutôt que l’emploi", a ainsi rappelé l’économiste. "Il faut accompagner les personnes pendant la période de chômage, leur donner une formation - en France, la formation professionnelle coûte 31 milliards d’euros par an pour un résultat extrêmement médiocre".

"Nous ne sommes plus dans le monde d’il y a 50 ans"

Avec un droit du travail plus souple, les entreprises pourraient donc, selon lui, créer beaucoup plus d’emplois. "Il faut comprendre: les CDI garderaient leur emploi, les autres obtiendraient un emploi qui serait un peu pérenne, qui leur donnerait un accès au logement", a-t-il poursuivi. "Comme des emplois seraient créés, le jour où par malchance l’entreprise n’a plus de commandes et que l’on perd son emploi, on en retrouve un".

Selon Jean Tirole, "les gens doivent s’habituer à ce monde nouveau, nous ne sommes plus dans le monde d’il y a 50 ans". Avant de prévenir : "L’enjeu est très grand : il y a de plus en plus de chômage, et cela va continuer. Le populisme va monter (…) et ça c’est très grave, nous allons nous enfoncer dans une crise économique qui sera bien plus violente que celle que l’on a connue".

Y.D.