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L'assurance chômage dans le vert en 2020?

Les comptes de l'assurance chômage excédentaires en 2020.

Les comptes de l'assurance chômage excédentaires en 2020. - JACQUES DEMARTHON / AFP

Une étude de l'OFCE prédit que les comptes de l'assurance chômage gérés par l'Unédic seront à nouveau excédentaires en 2020. À supposer que le taux de chômage soit descendu à 8,7% d'ici là.

Fortement déficitaires depuis la crise de 2008, les comptes de l'assurance chômage devraient repasser dans le vert en 2020, selon une étude de l'OFCE présentée aux partenaires sociaux et consultée jeudi par l'AFP.

Dans un contexte de chômage de masse, la dette du régime, géré paritairement au sein de l'Unédic, a atteint un record de 30 milliards d'euros en 2016. L'assurance chômage n'a plus connu d'excédents depuis 2008 et son déficit annuel tourne depuis 2013 autour de 4 milliards. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques, le régime, avec ses règles actuelles, est à l'équilibre quand le taux de chômage est de 8,7%, un seuil qui devrait être atteint, selon l'OFCE, autour de 2019-2020. Le taux de chômage descendrait ensuite jusqu'à 7,7% en 2022, contre 9,7% aujourd'hui.

Par conséquent, l'OFCE prévoit que les déficits de l'assurance chômage diminuent dès cette année (-3,4 milliards en 2017, -2,1 milliards en 2018, -1,1 milliard en 2019) et que le régime retrouve des excédents à partir de 2020 (0,5 milliard, puis 2,1 milliards en 2021 et 3,4 milliards en 2022). La dette atteindrait ainsi son pic en 2019, à 37 milliards d'euros, avant de redescendre à 31 milliards en 2022. Ce scenario s'appuie sur une prévision de croissance annuelle de 1,5% de 2017 à 2019, de 1,7% en 2020 et 2021, et de 1,6% en 2022, dans l'hypothèse où le président élu en mai maintiendrait les efforts budgétaires du gouvernement actuel.

Retour dans le vert en 2019 dans le meilleur des cas

L'OFCE a aussi évalué l'impact d'un scenario plus optimiste et d'un autre plus pessimiste sur les comptes de l'Unédic. Résultat : même dans l'hypothèse la plus noire, avec une croissance annuelle oscillant entre 0,5% et 0,8%, l'assurance chômage finirait par retrouver l'équilibre, mais seulement en 2022.

L'hypothèse la plus positive (croissance annuelle d'environ 2,5% à partir de 2018) permettrait de retrouver des excédents dès 2019. En 2022, le chômage s'établirait à 6,7% et la dette à 16 milliards. Une fois en excédent, se poserait la question, pour les gestionnaires du régime, de l'utilisation des bénéfices. "Faut-il les redistribuer, soit en baissant les cotisations employeurs soit en augmentant l'indemnisation des chômeurs, ou s'en servir pour réduire la dette ?" interroge l'auteur de l'étude, Eric Heyer, qui penche pour la dernière solution.

L'étude a été présentée mercredi aux partenaires sociaux, lors d'une réunion de diagnostic sur la marché du travail et l'assurance chômage. Syndicats et patronat doivent décider le 15 février s'ils rouvrent la négociation Unédic, qui avait échoué en juin 2016.

P.L avec AFP