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La CFDT face à sa relation compliquée avec le gouvernement

Laurent Berger n'hésite pas à critiquer certaines déclarations du gouvernement, notamment sur le contrôle des chômeurs.

Laurent Berger n'hésite pas à critiquer certaines déclarations du gouvernement, notamment sur le contrôle des chômeurs. - Benoit Tessier - AFP

Le syndicat, qui fête ce mercredi 5 novembre ses 50 ans, nage entre deux eaux. Traditionnellement réformiste et allié au gouvernement, le syndicat pose néanmoins des limites à son soutien à l'exécutif.

La CFDT fête ce mercredi 5 novembre ses 50 ans. Un anniversaire en grandes pompes avec un discours du Premier ministre en clôture. Quelques 1.500 militants et cadres sont attendus pour célébrer l'événement à Paris.

L'occasion pour Manuel Valls de vanter les mérites du dialogue social, qui, justement n'est pas au beau fixe, avec des tensions entre syndicats et patronat et entre les syndicats et le gouvernement.

La CFDT, traditionnellement réformiste et alliée du gouvernement, éprouve à ce titre des difficultés à maintenir sa ligne.

Un soutien qui a ses limites

Si elle est le syndicat partenaire du gouvernement, son soutien a des limites. Son leader Laurent Berger tient à le rappeler, pour rassurer ses militants sceptiques quant aux résultats de la politique engagée depuis plusieurs mois.

C'est ainsi que lorsque François Rebsamen a insisté sur le contrôle des chômeurs, le leader syndical s'est dit "atterré" par des propos "scandaleux".

De même, quand Manuel Valls a évoqué la création d'un contrat unique, Laurent Berger a rejeté la mesure. "On ne va pas, tous les deux, refaire une nouvelle réforme du marché du travail", affirmait-il.

Un besoin de résultats

Mais dans la pratique, la centrale est toujours prête a priori à discuter. Elle appose sa signature sur tous les textes négociés. Certaines de ses revendications ont même été reprises telles quelles par le gouvernement. C'est ainsi le cas du compte pénibilité.

Quant au Pacte de responsabilité, la CFDT le soutient mais jusqu'à quand? Les négociations sont trop lentes. Mardi, le Premier ministre Manuel Valls a d'ailleurs fait part de son impatience sur le sujet en affirmant devant les partenaires qu'il "n'est plus temps d'attendre et rien ne peut justifier l'attentisme".

Or il faut des résultats à Laurent Berger car la crédibilité du leader syndical en jeu. Ainsi, s'il n'y a pas de contreparties en termes d'emplois, aussi bien la CFDT que le gouvernement auront tous les deux perdu leur pari.

Isabelle Gollentz avec BFMbusiness.com