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La CFDT veut que le gouvernement réclame des comptes au patronat

Pour Laurent Berger, le chômage pourrait se résorber en investissant, et en développant la qualification et la formation.

Pour Laurent Berger, le chômage pourrait se résorber en investissant, et en développant la qualification et la formation. - Thomas Samson - AFP

Contrairement à ce que dit le Medef, le coût du travail n'est pas le seul frein à l'embauche, met en garde Laurent Berger, dans le JDD de ce 20 décembre. Il estime d'ailleurs que le pacte de responsabilité n'a pas atteint son but.

Laurent Berger, numéro un de la CFDT, met en garde contre la pensée unique véhiculée par le Medef. Alors que le Premier ministre Manuel Valls prépare pour janvier de nouvelles mesures pour l'emploi et que la France "rêve d'une solution miracle", "il faut commencer par demander des comptes au lieu de se laisser embarquer dans l'escalade des revendications patronales", assène le secrétaire général de la centrale réformiste dans une interview publiée dans le Journal du Dimanche de ce 20 décembre.

"Je dis au gouvernement, 'ne cédez pas à la panique, ne cédez pas à la pensée unique selon laquelle le problème est le coût du travail comme le dit le Medef'", demande Laurent Berger. Pour lui, "le problème, c'est l'investissement, la qualification et la formation". Les idées du Medef, "c'est la précarité" et au bout, "un piège", ajoute-t-il.

Les entreprises n'ont pas respecté leurs engagements

La baisse du coût du travail via le Pacte de responsabilité, qui permettra, une fois atteint son régime de croisière en 2017, de redistribuer 40 milliards d'euros par an aux entreprises, n'a pas atteint son but, estime Laurent Berger. "Les entreprises ont eu l'argent (...) Elles devaient investir, former, embaucher. Quelques branches se sont engagées mais beaucoup ont failli. Je demande que le gouvernement réunisse dès que possible tous les partenaires sociaux pour tirer les choses au clair", poursuit-il.

Pour le leader de la CFDT, "il faut arrêter de considérer que les organisations patronales n'ont aucune responsabilité dans le chômage" quand, selon lui, elles ne s'inscrivent pas dans le "nouveau monde, celui de la transition énergétique, de la transition numérique", au moment où il y a "un besoin urgent de former 450.000 demandeurs d'emploi supplémentaires".

Le système de la formation est grippé car "tous les acteurs n'agissent pas ensemble", "nous voulons travailler mieux avec les conseils régionaux" pour remplir les stages vacants, ajoute-t-il. Mais "nous attendons que l'Etat s'engage fortement sur le financement des mesures à venir", prévient-il.

En matière d'apprentissage, Laurent Berger plaide pour permettre des entrées "à n'importe quelle période de l'année" car "aujourd'hui, si un jeune rate la rentrée de septembre, il se retrouve démuni pendant un an". Il se prononce également en faveur d'"une forme de contrainte" vis-à-vis des entreprises qui ne recrutent pas assez d'apprentis.

C.C. avec AFP