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Faut-il en finir avec les entretiens annuels?

L'entretien annuel souffre de plusieurs carences, notamment l'impossibilité d'évaluer le travail d'équipe.

L'entretien annuel souffre de plusieurs carences, notamment l'impossibilité d'évaluer le travail d'équipe. - Ethan - Flickr - CC

Ce rituel entre les salariés et leur chef d'équipe a du plomb dans l'aile. Le cabinet Deloitte estime ainsi que ses équipes perdent près de 2 millions d'heures par an en raison du temps passé à organiser ces entretiens annuels.

Le top départ de la saison des entretiens annuels, moment privilégié entre le salarié et le manager pour faire le point, est donné. La grogne monte toutefois du côté des dirigeants contre cet exercice jugé trop convenu. L'entretien annuel serait-il devenu has been?

C'est en tout cas ce que semble penser le prestigieux cabinet d'audit et de conseil Deloitte, dans une tribune publiée dans la Harvard Business Review en avril dernier. Dans cet article, Deloitte explique que selon un sondage que la société a elle-même conduit, 58% des dirigeants interrogés estiment qu'il s'agit d'une perte de temps. Selon eux, cette technique de management est d'un autre temps, que ce soit dans la forme ou dans le fond.

2 millions d'heures perdues

Plusieurs limites se posent, en effet. Pourquoi faire une évaluation annuelle du salarié alors qu'un retour est nécessaire après chaque projet? On peut également souligner que les grilles d'évaluation préétablies sont inadaptées pour certaines fonctions. Enfin, les entretiens annuels ne permettent pas d'évaluer le travail en équipe.

Pour revenir à Deloitte, le cabinet est allé plus loin en étudiant son propre système d'entretiens annuels, qui concerne ainsi ses quelque 65.000 salariés dans le monde. Deloitte estime qu'entre le temps consacré à remplir les dossiers, organiser les entretiens et attribuer une notation, ce sont environ 2 millions d'heures qui sont perdues à "se parler du passé derrière des portes closes".

Pour tenter d'y remédier, le cabinet propose aux chefs d'équipe de repenser leur évaluation en répondant à quatre questions plus personnelles: si c'était mon argent, à qui donnerais-je une prime? Si je créais une équipe, qui prendrais-je avec moi? Qui ne produit pas grand-chose? Qui mériterait une promotion?

Laure Closier, édité par J.M.