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La Sécu au chevet des entreprises qui croulent sous les arrêts maladie

L'Assurance Maladie fournit aux entreprises des statistiques anonymes sur les arrêts prescrits concernant les TMS, les lombalgies et les troubles psychosociaux.

L'Assurance Maladie fournit aux entreprises des statistiques anonymes sur les arrêts prescrits concernant les TMS, les lombalgies et les troubles psychosociaux. - Martin Bureau - AFP

Cinq entreprises affichant un taux d'arrêts maladie élevé font l'objet d'un suivi expérimental. L'Assurance Maladie leur envoie un décompte des motifs des pathologies dont leurs salariés souffrent. Objectif: inciter ces employeurs à mieux lutter contre les TMS et les troubles psychosociaux.

L'Assurance Maladie tente une nouvelle approche pour lutter contre les pathologies d'origine professionnelles, tels que les troubles musculo squelettiques (les TMS), les lombalgies et les troubles psychosociaux. Elle a décidé d'ouvrir les yeux des entreprises qui affichent les taux d'arrêts maladies les plus élevés, afin qu'elles améliorent les conditions de travail de leurs salariés.

Pour cette phase d'expérimentation, cinq entreprises ont été sélectionnées à travers la France. Elles ont pour point commun d'avoir un niveau d'absentéisme atypique, par rapport à la moyenne nationale enregistrée dans leur secteur d'activité. "Les entreprises ciblées avaient des taux d’absentéisme, c’est-à-dire nombre de jours d’arrêt de travail /nombre de jours total travaillés supérieur à 20%", précise une porte-parole de l'Assurance Maladie.

Des données anonymes

Il n’est donc pas fait référence au nombre de salariés mis en arrêt maladie par leur médecin mais au nombre total de jours d'arrêt, ce qui évite de stigmatiser une catégorie d'employés. Les données statistiques sont évidemment anonymes et regroupées en pathologies. "Nous ne rentrons pas plus dans le détail des causes d’arrêt, on reste sur les trois grandes catégories qui sont très génériques", précise l'Assurance Maladie. De plus pour éviter que l'employeur fasse le lien entre les causes d'absence et l'un de ses employés, les entreprises retenues ont des effectifs dépassant les 200 salariés.

Les entreprises se montrent sensibles à cette démarche. Le fait de savoir qu'elles ont, par exemple, une surreprésentation des lombalgies par rapport aux entreprises ayant une activité comparable leur permet de prendre conscience qu'il y a sans doute des choses à changer dans leur organisation du travail ou dans leurs processus de production.

"Comme il s'agit d’une expérimentation, nous ne disposons pas d’assez de recul pour voir si des plans d’action ont été mis en place dans les entreprises", précise l'Assurance Maladie. Mais les entreprises ont la possibilité d'entrer en contact avec le service prévention des risques professionnels de la Caisse Nationale d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT) qui peut les accompagner sur les risques identifiés.

Coralie Cathelinais