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Laurence Parisot: "au nom de quoi les jeunes n'auraient pas les mêmes droits que les adultes?"

Laurence Parisot était invitée sur RMC puis sur BFM Business ce vendredi 18 avril.

Laurence Parisot était invitée sur RMC puis sur BFM Business ce vendredi 18 avril. - -

Sur RMC ce vendredi 18 avril, Laurence Parisot a expliqué en quoi l'idée d'un salaire sous le Smic répond à "une logique esclavagiste", et s'oppose à la "défense de la valeur travail".

Pourquoi une polémique sur le Smic jeune? Parce que ses propos ont été mal-interprétés, a affirmé Pierre Gattaz, le président du Medef, jeudi 17 avril. Il assure n'avoir jamais formulé de proposition, mais avoir simplement répondu à une question.

"Je demande juste que l'on étudie le sujet et on me renvoie: non c'est interdit. Vous voyez le dogme français de ne pas vouloir étudier les idées, c'est extraordinaire comme posture !", s'est-il indigné.

"Ouvrons le débat", répond Laurence Parisot, l'ex-dirigeante de l'organisation patronale, ce vendredi 18 avril sur RMC. Elle avait pourtant été l'une des premières à critiquer l'idée de Pierre Gattaz, mardi 15 avril. "Proposer un salaire en dessous du Smic s'apparente à une logique esclavagiste", avait-elle lâché sur Twitter.

Proposer un salaire en dessous du Smic s'apparente à une logique esclavagiste.
— Laurence Parisot (@LaurenceParisot) 15 Avril 2014

"Si le sujet est de lutter contre le chômage, ce n'est pas de cette façon que l'on va y arriver", assure l'ex-patronne des patrons. Selon elle, "les personnes qui sont totalement exclues du monde du travail ont besoin de formation, de formules de mobilité, d'insertion. Ce n'est pas avec un salaire qui ne permettra pas de vivre décemment qu'on va favoriser cette insertion, ce retour à la vie sociale".

"C'est une mauvaise réponse, à la fois sur le plan économique et sur le plan éthique. Je suis étonnée que le comité éthique du Medef ne se saisisse pas de cette question", indique-t-elle, tout en précisant qu'elle ne compte pas le saisir elle-même.

Surtout, elle pointe une inégalité intergénérationnelle inacceptable. "Au nom de quoi les jeunes n'auraient pas les mêmes droits que les adultes? La génération issue du baby-boom a créé l'endettement de notre pays, et a contribué à un désastre environnemental. A la nouvelle génération, qui est en train de subir les conséquences des excès des précédentes, on ne peut pas dire que non seulement ils doivent régler la facture, mais en plus en gagnant moins que leurs parents et leurs grands-parents."

Un peu plus tard, sur BFM Business, elle a néanmoins reconnu une carence concernant le Smic: sa gestion, "c'est-à-dire comment on fixe son évolution". "Ces dix ou quinze dernières années, il a évolué beaucoup plus vite que nos gains de productivité. Ça c'est un problème."

N.G.