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Laurence Parisot : "redonner du pouvoir d'achat aux salariés"

La présidente du Medef ne veut pas crier victoire tout de suite.

La présidente du Medef ne veut pas crier victoire tout de suite. - -

Invitée de BFMTV et RMC, vendredi 5 octobre, la présidente du Medef est restée prudente sur les concessions gouvernementales en matière de plus-values de cessions. Elle a par ailleurs réclamé à nouveau une baisse des charges salariales.

"Le gouvernement a compris qu'il y avait un problème. Mais à l'heure actuelle, je n'ai pas la garantie d'obtenir ce que nous demandons".

Au lendemain de l'annonce par Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie, d'une modification du projet de taxation des plus-values de cessions en faveur des créateurs d'entreprise, la présidente du Medef s'est voulue prudente, ce vendredi sur BFMTV et RMC. Pas de cri de victoire tant que cette modification n'a pas été votée définitivement.

Laurence Parisot a cependant reconnu qu'elle "avait été écoutée au plus haut niveau de l'Etat". Mais elle déplore le climat anti-entreprise existant actuellement en France. Selon elle, la formule "patron-voyou" participe de la stigmatisation des chefs d'entreprise. "Attention, sans employeur, il n'y a pas d'emploi !", a-t-elle lancé. Sur ce registre, elle trouve d'ailleurs "consternante" l'idée de légiférer comme le veut le gouvernement pour interdire les licenciements boursiers.

Un peu de CSG, un peu de TVA

La compétitivité des entreprises constitue l'autre grand sujet de préoccupation de la présidente du Medef alors que le gouvernement réfléchit aux pistes pour y parvenir. Le chiffre de 40 à 50 milliards d'euros de baisse de charges durant le quinquennat, évoqué depuis quelques jours, lui paraît correct. "Cela permettrait dans une certaine mesure de rattrapper l'Allemagne".

Mais pour Laurence Parisot, le choc de compétitivité avec cette baisse des charges doit profiter aussi bien aux entreprises qu'aux salariés. C'est ce qu'elle appelle "la double hélice": baisse des cotisations employeurs et baisse des cotisations des salariés afin de "redonner du pouvoir d'achat net aux salariés". "Ce double mouvement est essentiel. C'est cela une logique équitable de la compétitivité".

Pour financer cette baisse des charges, Laurence Parisot a réaffirmé sa préférence pour une augmentation conjointe de la CSG et de la TVA. Elle est pourtant restée très vague sur les secteurs et les produits pour lesquels la TVA devrait être augmentée. Elle n'a pas répondu, en particulier, sur la restauration.

Selon elle, la vraie manière de réduire les charges est de faire baisser les dépenses publiques. Or, le projet de budget 2013 ne prévoit qu'une baisse de la progression de ces dépenses, et non de véritables économies...

Patrick Coquidé