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Laurent Berger (CFDT): "Il faut une baisse du salaire de Carlos Ghosn"

Laurent Berger, le nouveau patron de la CFDT, était l'invité de BFMTV-RMC mardi 29 janvier.

Laurent Berger, le nouveau patron de la CFDT, était l'invité de BFMTV-RMC mardi 29 janvier. - -

Le successeur de François Chérèque à la tête de la CFDT était l'invité de BFMTV-RMC, mardi 29 janvier. Renault, PSA, mais aussi Goodyear et la CGT, le successeur de François Chérèque a défendu ses positions controversées.

Alors qu’il vient de succéder à François Chérèque à la tête de la CFDT, Laurent Berger est directement entré dans le vif du sujet. Lors des négociations pour la sécurisation de l’emploi, en janvier, le secrétaire général a été vivement critiqué par la gauche de la gauche, ainsi que la CGT et FO, pour avoir signé l’accord avec le patronat. Invité de BFMTV-RMC ce mardi 29 janvier, il a une nouvelle fois défendu sa position. Interrogé sur l’absence de participation de la CFDT à la manifestation contre les licenciements boursiers, qui a lieu ce mardi, le leader syndical a renvoyé à ce même accord : "La CFDT n’appelle pas à cette manifestation (…) Il faut bien savoir de quoi on parle, moi je ne sais pas ce qu’est un licenciement boursier. Ce que je sais, c’est que certaines entreprises licencient alors que ce n’est pas justifié économiquement. Et dans l’accord que nous avons signé, les licenciements sont encadrés. C’est-à-dire que chaque entreprise devra faire valider ou pas son plan de licenciement par l’administration." Sur ce point, "l’accord est une bonne base", estime-t-il. Un accord qui doit être, selon lui, transcrit dans la loi: "C'est une exigence de la CFDT".

La CGT en cause dans le cas Goodyear

Evoquant le cas de Goodyear, qui prévoit de fermer son site d’Amiens-Nord d’ici fin 2014, il en a profité pour défendre sa méthode, à savoir "des accords majoritaires dans chaque entreprise" qui, dit-il, "n’ont pas été acceptés par les organisations syndicales à Goodyear". La pique à la CGT, ultra majoritaire sur le site d’Amiens, est à peine voilée.

Concernant le dossier Renault, Laurent Berger –qui s’est une nouvelle fois défendu de soutenir aveuglément le gouvernement- est allé dans le même sens que les déclarations d’Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici. Dénonçant une erreur de stratégie du groupe, il a appelé son PDG à modérer son salaire. "Il ne peut pas y avoir d’efforts demandés aux salariés s’il n’y a pas d’efforts demandés à son PDG. En terme de salaire, mais aussi en termes d’éclaircissement. (…) Dans le cas de Carlos Ghosn, il ne faudrait pas un gel de son salaire, mais plutôt une baisse."

"Ce n'est pas le moment de réduire les droits des chômeurs"

Le cas PSA, lui, est plus particulier. D’une part, Laurent Berger s’est montré relativement ferme sur les "débordements" ayant eu lieu sur le site d’Aulnay-Sous-Bois. "Je n’approuve pas les méthodes de la CGT, ou d’autres", a-t-il déclaré, un peu gêné, dénonçant notamment des pratiques "d’intimidation". Ceci étant, je comprends la colère des salariés. (…) La CFDT soutient l’occupation de l’usine.

Dernier point évoqué, le rapport de la Cour des Comptes, qui préconise une baisse des indemnités des cadres. Laurent Berger, lui, est contre: "Il faut continuer avec les amortisseurs sociaux qui sont les nôtres. Ce n’est pas le bon moment de réduire les droits des chômeurs quand le chômage augmente et le chômage de longue durée persiste. Ce n’est pas le bon moment non plus parce qu’on a pas encore inversé la courbe du chômage. Le rapport de la Cour des comptes ne nous apporte pas grand-chose : il nous dit qu’il y a un déficit, mais c’est d’abord dû au fait qu’il n’ya pas assez d’emploi."

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