BFM Business
Emploi

Le gouvernement doit savoir dire stop au patronat

Laurent Berger refuse que l'on touche au contrat de travail.

Laurent Berger refuse que l'on touche au contrat de travail. - Benoit Tessier - AFP

Laurent Berger, numéro 1 de la CFDT, refuse que l'on touche au contrat de travail, comme le demande le patronat.

Laurent Berger tape du poing sur la table. Le numéro un de la CFDT, invite le gouvernement à "dire stop au patronat" et annonce par avance son "niet à toute velléité de toucher au contrat de travail", dimanche à la veille d'une rencontre avec le Premier ministre Manuel Valls.

Dans un entretien au Journal du Dimanche, Laurent Berger, qui sera le premier reçu lundi matin à Matignon dans le cadre des consultations sur l'emploi dans les TPE et PME, entend "mettre en garde le Premier ministre contre une idée fausse". "Si le chômage ne baisse pas aujourd'hui, malgré le retour de la croissance, ce n'est pas à cause des droits des salariés. Ils ne sont pas responsables de cette reprise sans emploi", explique-t-il, en affirmant que la CFDT dira "niet à toute velléité de toucher au contrat de travail".

"Les solutions sont ailleurs que dans la précarité", fait-il valoir, alors que le patronat de son côté réclame une réforme du contrat de travail. Laurent Berger constate que "nous sommes dans un moment où il est difficile de se parler". "La recherche de compromis est vécue soit comme une entrave, soit comme une trahison. C'est malheureux", déplore-t-il. Selon le secrétaire général de la CFDT, "le patronat quémande sans se soucier de ses responsabilités. Le gouvernement doit savoir lui dire stop".

Le patronat doit assumer "une part d'effort"

Interrogé sur l'avenir des retraites complémentaires, actuellement négocié par les partenaires sociaux, Laurent Berger exprime sa volonté d'aboutir, car l'absence d'accord, "c'est la baisse durable et programmée des retraites". Encore faut-il, selon lui, que "le patronat assume une part d'effort, que les employeurs contribuent financièrement au redressement". "Nous voulons conclure pour le mois de juillet", dit-il. La prochaine séance de négociation est prévue le 22 juin.

Le numéro un de la CFDT ne refuse pas l'idée d'un abattement sur les pensions à 62 ans, mais pour lui "il est hors de question d'aller au-delà de 10%" et "à condition que cela soit temporaire". Pour inciter les salariés à travailler plus longtemps, le Medef propose un report à 67 ans du taux plein, avec un abattement des pensions de 40% à 62 ans.

D. L. avec AFP