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Le gouvernement veut "maintenir l'activité" de l'usine Ford près de Bordeaux

À l'issue d'une rencontre avec les représentants du personnel de l'usine de Blanquefort et des élus locaux (dont Alain Juppé), Bruno Le Maire a annoncé la mise en place d'un "groupe de travail restreint". Son objectif sera de "maintenir l'activité" dans cette entreprise qui emploie plus de 900 salariés, alors que Ford ne compte plus y investir.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire va mettre en place un "groupe de travail restreint", en relation directe "avec les représentants de Ford", dans le but de "maintenir l'activité" sur le site de Blanquefort (Gironde), a-t-il annoncé vendredi lors d'une conférence de presse.

Ce groupe de travail sera "représenté par Jean-Pierre Floris", délégué interministériel à la restructuration industrielle, et devra discuter "directement avec les représentants de Ford du volume de production, du type de production que Ford entend maintenir dans les mois qui viennent sur le site de Blanquefort", a-t-il détaillé.

Le ministre rencontrera en personne le directeur Europe de Ford "dans les jours qui viennent" afin de "connaître exactement ses intentions sur le site", a-t-il par ailleurs indiqué. "Ford doit comprendre que la détermination de l'Etat, des élus locaux, des salariés à maintenir l'activité sur ce beau site de Blanquefort est totale", a déclaré Bruno Le Maire. 

910 emplois menacés

Mardi, le groupe automobile a annoncé sa décision de ne plus investir dans son site de production de boîtes de vitesse, menaçant ainsi les emplois des quelque 910 personnes qui y travaillent, sans compter les intérimaires.

Bruno Le Maire s'exprimait à l'issue d'une rencontre réunissant vendredi à la mi-journée à Bercy les représentants du personnel de l'usine, ainsi que des élus locaux. 

"Nous sommes tous déterminés à mettre Ford devant ses responsabilités", a déclaré Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux-Métropole, réclamant "des engagements précis sur le plan de charge qui assurera l'activité de l'entreprise jusqu'à la fin 2019". "C'est difficile car nous avons des interlocuteurs qui ne jouent pas véritablement le jeu", a-t-il regretté. 

Deux heures de débrayage lundi 5 mars

De leur côté, les représentants syndicaux ont salué le soutien affiché par l'État et les élus locaux. "La décision la plus urgente, c'est d'avoir des volumes supplémentaires pour les produits que l'on fait actuellement", a déclaré Gilles Lambersend, secrétaire du comité d'entreprise. 

Un comité de suivi doit se tenir le 9 mars à la préfecture de la Gironde mais dès lundi, l'intersyndicale FO, CGT, CFDT, CFE-CGC et CFTC a appelé les salariés à deux heures de débrayage et la tenue d'une assemblée générale.

Les emplois du site Ford Aquitaine Industries (FAI) étaient protégés par un accord-cadre quinquennal passé entre Ford et les autorités contre le versement d'aides publiques, mais cet accord s'achève fin mai. 

J.-C.C. avec AFP