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Le patron d'une entreprise de sécurité licencie ses 430 salariés par SMS

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Après le placement de sa société en liquidation judiciaire, le patron de Bodyguard a utilisé une méthode expéditive pour informer ses salariés qu'ils avaient perdu leur emploi. L'utilisation du SMS n'a pourtant rien d'illégal.

Recevoir un SMS de son patron peut être une source d'inquiétude. Pour les 430 salariés de l'entreprise Bodyguard, implantée à Evry (Essonne), le message reçu le 16 avril s'est avéré être un coup de massue. Leur patron a utilisé ce moyen pour les informer qu'ils étaient licenciés en raison de la liquidation judiciaire de l'entreprise.

"Il aurait pu nous envoyer une lettre recommandée au moins. Un texto, cela ne veut rien dire, c'est inadmissible", s'insurge Yannick Chamon, salarié Bodyguard depuis 7 ans, auprès de France 3 Ile-de-France qui a révélé l'affaire.

S'assurer que le salarié a eu bonne réception de son licenciement

Si la méthode manque de tact, elle n'est toutefois pas illégale. L’article L. 1232-6 du Code du travail dit que "lorsque l’employeur décide de licencier un salarié, il lui notifie sa décision par lettre recommandée avec avis de réception". Mais les habitudes évoluent en même temps que les moyens de communication, et plusieurs entreprises ont utilisé les mails ou les SMS pour annoncer le licenciement de leurs salariés. Et le droit du travail s'adapte. En 2013, la Cour de Cassation a estimé que la seule obligation de l'employeur est de s'assurer que le salarié a bien eu bonne réception de sa notification de licenciement. De fait, l'employeur peut tout à fait utiliser les voies numériques pour annoncer un licenciement.

La nouvelle a d'autant plus surpris les salariés que les résultats financiers de l'entreprise étaient bons en 2017. Mais Bodyguard a déjà traversé plusieurs passes difficiles. En 2015, l'ex-patron a été condamné pour travail dissimulé et blanchiment., avec interdiction de gérer une entreprise. En novembre 2017, un changement de direction a été opéré.

C.C.