Les actionnaires vont pouvoir refuser une augmentation à un patron
Voilà une décision qui risque de ne pas plaire à certains dirigeants du CAC40. Ce jeudi 26 mai, les députés ont acté via un amendement un principe révolutionnaire: si les actionnaires d'une entreprise ne sont pas d'accord avec l'évolution de la rémunération d'un dirigeant, ils pourront non seulement s'y opposer mais si la majorité d'entre eux votent contre en assemblée générale, le conseil d'administration devra se plier à leur décision.
Cet amendement à la loi Sapin II, déposé par le rapporteur Sébastien Denaja (PS), avait reçu le soutien du groupe socialiste.
Soutien du gouvernement
Cette décision intervient après les polémiques sur les salaires de patrons comme ceux de Renault et PSA Carlos Ghosn et Carlos Tavares, et la menace brandie mardi par François Hollande de légiférer sur la question.
En vertu de l'amendement désormais intégré au projet de loi, seront concernés par le vote de l'AG les "éléments de rémunération d'activité" et "avantages de toute nature liés à l'activité" des présidents, directeurs généraux ou directeurs généraux délégués.
Cet amendement a reçu le soutien de l'exécutif ."Le gouvernement partage pleinement l'objectif de modération de la rémunération des dirigeants", a notamment déclaré au Palais-Bourbon le ministre des Finances, Michel Sapin.