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Les cheminots manifestent ce jeudi pour mettre "sous pression" l'exécutif

Les cheminots se sont rassemblés à Paris ce jeudi 3 mai.

Les cheminots se sont rassemblés à Paris ce jeudi 3 mai. - Jacques Demarthon - AFP

Les cheminots manifestent ce jeudi à Paris comme en province. À quatre jours d'un rendez-vous avec Édouard Philippe à Matignon, ils entendent mettre "sous pression" le gouvernement.

Alors que le mouvement de grève contre la réforme ferroviaire, débuté il y a un mois, semble marquer le pas, les cheminots sont dans la rue ce jeudi. "On n'est pas contre une réforme mais on est contre cette réforme", explique David Rotolo (CGT) à Lille, où 100 à 500 manifestants (selon la police et la CGT) se sont rassemblés devant la préfecture, avant de défiler dans le centre-ville. Après "l'ouverture à la concurrence" dans le fret, "il y a eu une chute de 33% en parts de marché et c'est le camion qui a gagné", a-t-il dit, prédisant un scénario identique dans le transport de passagers.

À Metz, une cinquantaine de cheminots se sont réunis devant la permanence du député LREM Belkhir Belhaddad, derrière une banderole: "Non à la désindustrialisation de la Lorraine, les cheminots dans l'action pour le service public et l'emploi".

À Paris, plusieurs centaines de cheminots ont commencé à se rassembler en début d'après-midi devant l'École militaire, à l'appel de leurs fédérations CGT, Unsa, SUD, CFDT, FO, qui seront toutes reçues lundi 7 mai, tour à tour, par le Premier ministre.

La mobilisation doit s'amplifier 

"La mobilisation par la grève et dans les assemblées générales doit s'amplifier afin de mettre le gouvernement sous pression", a prévenu la CGT-Cheminots dans un tract, tandis que SNCF et gouvernement constatent un essoufflement du mouvement.

Or, 18,15% des agents SNCF étaient en grève jeudi matin, contre 17,87% le 24 avril, selon les chiffres de la direction. Les conducteurs et aiguilleurs, en grève à 56,7% et 24,74% respectivement, sont cependant moins mobilisés qu'à cette date. La mobilisation des contrôleurs est stable, à 53,1%.

Même s'il y a "des hauts et des bas", la grève est "installée" et "se maintient à un haut niveau", a commenté Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. Le trafic ferroviaire reste d'ailleurs perturbé avec un TGV et un Transilien sur deux, un Intercité sur trois, deux TER sur cinq. 

Trois principes non négociables 

En déplacement en province, Édouard Philippe a répété que la réforme ferroviaire contient "trois principes non négociables: l'ouverture à la concurrence, la fin du recrutement au statut, la réorganisation de l'entreprise". Or, c'est précisément sur ces thèmes que les cheminots souhaitent un geste.

Avec les syndicats du rail et leurs confédérations, le Premier ministre entend "discuter" de la convention collective du ferroviaire, du projet d'entreprise de la SNCF et de la dette de SNCF Réseau, dont l'État s'est engagé à reprendre une partie "substantielle". Les syndicats promettent déjà d'organiser une "journée sans cheminots" le 14 mai s'ils ne sont pas entendus.

A.M. avec AFP