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Les cliniques privées appelées à la grève le 5 janvier

Les hôpitaux et cliniques privées accueillent 8,5 millions de patients chaque année, selon leur fédération.

Les hôpitaux et cliniques privées accueillent 8,5 millions de patients chaque année, selon leur fédération. - Stéphane Danna - AFP

Un appel à un "mouvement illimité de cessation d'activité" a été lancé ce lundi par la fédération de l'hospitalisation privée (FHP). Elle réclame le retrait du projet de loi santé qui, selon elle, "condamne le secteur privé".

Alors que les internes en médecine sont appelés à la grève ce lundi 17 novembre, et que les médecins généralistes menacent d’en faire de même du 24 au 31 décembre, ce sera bientôt au tour des cliniques privées de faire entendre leur colère. La fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a ainsi lancé un appel à un "mouvement illimité de cessation d'activité" le 5 janvier prochain, afin d’exiger le retrait du projet de loi santé du gouvernement.

La FHP, qui regroupe 1.100 établissements, estime en effet que le texte va "provoquer une désorganisation complète de l'offre de soins sur les territoires".

S'il était très suivi, le mouvement de grève pourrait entraîner le report de nombreuses opérations programmées. Pour ces opérations prévues, "les cliniques commenceront à ne plus prendre de rendez-vous quelques jours avant le mouvement", a précisé un porte-parole de la FHP.

Vers la "fin de la liberté de choix des patients" selon la FHP

Précisément, les cliniques privées redoutent d'être "exclues" du service public hospitalier redéfini dans le projet, et notamment des urgences. La réorganisation, qui donne plus de pouvoirs aux agences régionales de santé (ARS) se fera sur "des critères arbitraires qui excluent d'emblée les cliniques" et les privera "du financement des missions de service public", craint la FHP, qui prédit "la disparition du secteur privé hospitalier" et "la fin de la liberté de choix des patients".

200.000 emplois menacés

Dans les services d'urgences, les ARS ont le pouvoir de procéder à des réquisitions de personnels, pour garantir l'accès aux soins et la sécurité des patients. Demain, "les ARS pourront retirer à l'un de nos établissements une autorisation d'activités de soins ou fermer un de nos services d'urgence parce que l'hôpital public voisin, qui ne va pas bien, a besoin d'un afflux de patients. Nous refusons d'être la variable d'ajustement d'un secteur public structurellement déficitaire", affirme la FHP, qui estime que 200.000 emplois se retrouvent ainsi menacés.

Salué pour son volet prévention, mais décrié pour son manque de moyens, le projet de loi santé présenté en octobre au Conseil des ministres prévoit également une généralisation du tiers payant et des regroupements hospitaliers obligatoires pour mutualiser des tâches.

La FHP en chiffres

Selon la FHP, les cliniques privées accueillent chaque année 8,5 millions de patients et réalisent plus de la moitié des interventions chirurgicales, près d'un traitement de cancer sur deux et un accouchement sur quatre.

Y.D. avec AFP