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Les livreurs de Deliveroo ne digèrent toujours pas d'être payés à la course

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- - Jacques Demarthon -AFP

Payés à la course à partir du lundi 28 août, des collectifs de livreurs à vélo de Deliveroo manifestent ce dimanche et demain dans de grandes villes pour protester contre ce nouveau mode de rémunération, qu'ils jugent défavorable.

Les livreurs à vélo, tous autoentrepreneurs, travaillant pour la plateforme de livraison de repas à domicile Deliveroo, ne veulent pas du nouveau de rémunération que leur impose le site internet à partir du lundi 28 août.

Après avoir manifesté au début du mois d'août, plusieurs collectifs de livreurs à vélo de repas de restaurants pour la plate-forme Deliveroo appellent à des mouvements de protestation coordonnées les dimanche 27 et lundi 28 août : à Paris, Lyon, Bordeaux et Nantes. Dans chacune de ces grandes villes, des rassemblements et actions auront lieu à 18 heures le 27, et à 15 heures le 28, comme l'indique le collectif des livreurs autonomes parisiens sur son compte Twitter (cf ci-dessous).

Soumis à un nouveau contrat depuis la fin août 2016 applicable aux nouveaux embauchés à partir de cette date, la majorité des coursiers "ne sont plus payés à l'heure mais seulement à la commande, au prix de 5,75 euros à Paris et 5 euros en province, un tarif qu'ils souhaitent voir passer à 7,50 euros", avec un "minimum de deux courses par heure", expliquait Jérôme Pimot, à la tête du collectif parisien qui les représente, le Clap, lors d'un manifestation organisée le 11 août à Paris.

Auparavant, les coursiers, au statut d'indépendants, étaient payés 7 euros de l'heure auxquels s'ajoutait une prime de 2 à 4 euros. Deliveroo a donné jusqu'à fin août 2017 à ceux qui travaillent encore à ces conditions pour changer de contrat.

Pour Deliveroo, seuls 8% de ses livreurs devaient changer de contrat

Dans un communiqué diffusé le 11 août, la direction de Deliveroo assurait que seuls "8%" (soit environ 600 personnes, NDLR) de ses "7.500 livreurs" étaient encore soumis à l'ancienne mode de rémunération. Elle dit "vouloir faire converger l'ensemble des contrats" dans un objectif d'équité et assure également que "la tarification à la course permet (...) de générer en moyenne plus de 14 euros de l'heure".

Mais sur ce montant, les livreurs doivent encore payer leurs cotisations au RSI (régime social des indépendants).

"Ce nouveau régime, auquel s'ajoute une quantité incroyable d'entreprises de délivrance de repas à domicile dans la capitale, aggrave les conditions de travail et les précarise", insiste Jérôme Pimot. "Un bon coursier réalise au mieux 2,2 courses à l'heure lorsqu'il est bien rôdé; un nouveau une seule par heure voire aucune", dit-il, dénonçant une "flexibilisation à outrance". Selon Deliveroo, ses livreurs "collaborent en moyenne 22 heures par semaine".

Frédéric Bergé avec AFP