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Loi Travail: la pression ne faiblit pas

Une manifestation d'ampleur est prévue mardi (photo d'illustration).

Une manifestation d'ampleur est prévue mardi (photo d'illustration). - Anne-Christine Poujoulat - AFP

"Le Sénat examine à partir de ce lundi le projet de loi. Mardi, la CGT promet une manifestation nationale "énorme"."

Le climat social s'annonce tendu cette semaine. Le Sénat à majorité de droite entame, ce lundi 13 juin, l'examen du projet de loi Travail, à la veille d'une manifestation nationale contre le texte à Paris que la CGT promet "énorme".

À ceux qui "spéculent" sur l'essoufflement, "nous allons faire la démonstration" d'une mobilisation "comme nous n'en avons jamais connu" depuis février, prévient le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. À Paris, un défilé unique à l'initiative de 7 syndicats est prévu.

Sur Europe 1, le secrétaire général de la CGT a déclaré : "Cela fait trois mois qu'on demande à discuter avec le gouvernement. Trois mois, c'est trop. On a écrit le 20 mai au gouvernement, on n'a reçu aucune réponse". Concernant la proposition de Myriam El Khomri d'une rencontre vendredi dernier, Philippe Martinez explique: "Elle ne m'a pas appelé. Elle a mon numéro, elle peut m'appeler quand elle veut".

"Il faut pouvoir discuter et ne pas être justement dans une posture comme le fait le gouvernement", a-t-il ajouté. "Il me semble qu'il y a un problème autour de cette loi ou alors je ne comprendrais pas une telle mobilisation et de tels débats, donc nous retournons voir le gouvernement avec des propositions mais nous espérons que le gouvernement n'est pas dans une posture", a insisté le leader de la CGT. "Soit on reste figé comme le fait le gouvernement, soit on écoute ce que dit l'opinion publique, ce que disent les salariés, ce que disent une majorité de syndicats et il faut le répéter, nous sommes une majorité de syndicats (CGT, FSU, FO, Solidaires, Unef, UNL, Fidl, ndlr) à dire ce texte tel qu'il est, il ne va pas", a-t-il souligné.

Examen jusqu'au 24 juin

Les sénateurs examineront jusqu'au 24 juin le projet de loi que le gouvernement avait fait adopter à l'Assemblée nationale via le 49-3. Au Sénat, où cette arme constitutionnelle ne peut pas être brandie, un vote solennel est programmé le 28 juin.

Le texte fera ensuite l'objet d'une commission mixte paritaire Assemblée/Sénat chargée de trouver un accord. En cas d'échec, attendu, c'est l'Assemblée nationale qui aura, in fine, le dernier mot. Le Premier ministre Manuel Valls y utilisera très probablement à nouveau le 49-3.

"Faire sauter le verrou des 35 heures"

Le Sénat va maintenir le principe contesté d'inversion de la hiérarchie des normes, avec primauté de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche (article 2). Cette disposition qui divise tant la gauche a provoqué la colère de la CGT et est devenue le catalyseur des grèves et manifestations qui secouent la France depuis plus de trois mois. Par ailleurs, la droite entend "faire sauter le verrou des 35 heures". "Ce que l'on veut, c'est que les salariés et les employeurs aient la faculté de se mettre d'accord ensemble sur le niveau de temps de travail dans la semaine, à la carte, en apportant des garanties pour que les salariés n'y perdent pas", résume le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne (Les Républicains), co-rapporteur du texte. 

Ce weekend, les mouvements de contestation étaient plus épars. Concernant les déchets, la situation s'est arrangée lentement et de manière inégale dans la capitale. A la SNCF, la circulation était de 9 TGV sur 10 et 6 TER sur 10 en moyenne, ainsi que d'un Transilien et un Intercité sur deux. Les 5 raffineries du groupe Total, à La Mède (Bouches-du-Rhône), Grandpuits (Seine-et-Marne), Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Rhône), étaient "dans une phase de retour à la normale", a fait savoir dimanche un porte-parole.

D. L. avec AFP