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La CGT unie derrière son nouveau chef

Philippe Martinez a du s'y reprendre à plusieurs fois pour faire valider sa liste du bureau confédérale par "le Parlement" de la CGT.

Philippe Martinez a du s'y reprendre à plusieurs fois pour faire valider sa liste du bureau confédérale par "le Parlement" de la CGT. - Thomas Samson - AFP

L'ancien patron de la fédération de la métallurgie a été élu secrétaire général de la CGT à la quasi-unanimité, ce mardi 3 février.

Philippe Martinez finalement investi. L'ancien patron de la fédération de la métallurgie a été élu ce mardi 3 février nouveau secrétaire général de la CGT par le Comité confédéral national (CCN), le "Parlement" du syndicat, selon une source interne citée par l'AFP.

Philippe Martinez, 53 ans, a obtenu 93,4% des voix de ce comité. Il succède ainsi à Thierry Lepaon, qui avait démissionné de ses fonctions en janvier dernier.

Au-delà de la personne même de Philippe Martinez, c'est bien l'ensemble de l'équipe dirigeante (bureau confédéral) qui a été approuvée par le CCN. Cette équipe, composée de dix membres a elle obtenu 88,8% des voix.

Une deuxième tentative

C'était la deuxième fois que l'ex-délégué de Renault Boulogne-Billancourt se présentait devant le CCN. Le 13 Le 13 janvier, cette instance lui avait refusé les deux tiers des voix dont il avait besoin -jugeant son équipe trop proche de Thierry Lepaon, tombé en disgrâce à la suite des affaires entourant notamment la rénovation de son appartement de fonction.

Philippe Martinez, immédiatement identifiable grâce à sa moustache, a opté cette fois pour un jugement de Salomon: son bureau comprend pour moitié des pro-Lepaon et pour moitié des anti-Lepaon farouches

Depuis fin octobre une bataille acharnée est en cours entre les opposants de Thierry Lepaon, qui exigeaient sa démission après les révélations sur ses dépenses aux frais de la CGT, et ses partisans qui le disaient victime d'une cabale interne. Finalement l'intéressé a jeté l'éponge le 7 janvier, la première démission d'un secrétaire général depuis 1909.

Une équipe mixte

A la faveur de cette crise entrent au bureau confédéral des responsables qui appartiennent à la tendance réputée "radicale" de la CGT et qui sont proches du Front de gauche comme Pascal Joly, membre du Conseil national du PCF, Céline Verzeletti (CGT pénitentiaire), Denis Lalys (organismes sociaux), tous anti-Lepaon. Plusieurs responsables "réformistes", qui contestaient également la gouvernance de Thierry Lepaon, sont exclus de la nouvelle direction, mais soutiennent cette équipe. Parmi les pro-Lepaon, Colette Duynslaeger (numéro un de La Poste) est proposée au poste sensible d'administrateur-trésorier.

Maintenant élu le 15e secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a la lourde tâche de définir une orientation consensuelle entre tous ces courants, d'ici le prochain congrès fixé au printemps 2016. Il devra aussi apaiser les querelles intestines, séquelles de la crise de succession de Bernard Thibault de 2012, et attisées ces trois derniers mois, donnant lieu parfois à de vives altercations.

J.M. avec AFP