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Emploi

Mistral : l’emploi pas menacé…pour l’instant

La livraison de premier navir Mistral est suspendue jusqu'à novembre.

La livraison de premier navir Mistral est suspendue jusqu'à novembre. - Franck Perry - AFP

L’éventuelle annulation de la commande des navires destinés à la Russie met en péril plusieurs centaines d’emplois à Saint-Nazaire. Mais pour le moment, le travail continue sur les chantiers navals STX.

Ambiance morose du côté de Saint-Nazaire, après l’annonce venue de l’Elysée concernant les navires Mistral. "Les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC ne sont pas à ce jour réunies", a ainsi fait savoir la présidence française à l’issue d’un conseil restreint de défense, mercredi 3 septembre. 

Ce jeudi, François Hollande en a remis une couche, indiquant que le sort du contrat passé entre la France et la Russie dépendrait ce qui allait "se passer dans les prochaines semaines". En attendant, les chantiers navals STX de Saint-Nazaire, où sont construits les fameux navires porte-hélicoptères, retiennent leur souffle. Car selon les syndicats, 300 à 400 emplois seraient menacés en cas d’annulation. 

En réalité, si la France met ses deux navires dans la balance, seul le second aurait des conséquences sur l’emploi à Saint-Nazaire. Le premier BPC (pour Bâtiment de projection et de commandement) est en effet terminé, et 400 marins russes y effectuent déjà leur formation.

Le maire de Saint-Nazaire tente de rassurer

Mais pour Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire de la section FO, "il faut absolument construire le deuxième BPC", pour lequel il reste environ un an de travail. Sinon, "300 salariés de STX pourraient se retrouver au chômage partiel, sans compter ceux des sous-traitants".

Pour le moment, les chantiers navals fonctionnent normalement, et les marins russes poursuivent leur formation comme si de rien n’était. Quand le maire (PS) de Saint-Nazaire, David Samzun, tente de rassurer, se targuant d’avoir parlé la veille à François Hollande. "Si malheureusement la situation internationale continuait à se dégrader, bien évidemment la livraison de ces navires ne serait plus envisageable" et "dans ce cas la solidarité nationale et même européenne devrait intervenir pour que notre bassin d'emploi ne souffre en aucune manière sur le plan économique et donc social.

Reste à savoir quelle forme prendrait ladite solidarité. D’autant que l’Etat ferait alors une croix sur environ 1,2 milliard d’euros, soit le prix de vente des deux Mistral.

Y.D.