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Emploi

Moins de 10% des emplois risquent d'être détruits par des robots

Les robots vont néanmoins changer de nombreux métiers

Les robots vont néanmoins changer de nombreux métiers - David McNew - AFP

Dans un rapport publié ce jeudi 12 janvier, le Conseil d'orientation pour l'emploi considère que la part des postes qui vont être supprimés par l'automatisation reste restreinte. Mais la majorité des métiers vont néanmoins devoir évoluer.

C'est un constat un peu moins alarmant que ceux de précédentes études sur le sujet. Selon un rapport du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) publié ce jeudi 12 janvier, moins de 10% des emplois sont "très exposés" aux mutations technologiques et présentent donc le risque d'être supprimés, mais près de la moitié devront évoluer.

Seule une "faible part", soit "moins de 10%", des emplois ont "un indice d'automatisation élevé": ils "cumulent des caractéristiques qui les rendent vulnérables au vu des avancées technologiques actuelles", c'est-à-dire qu'ils présentent un "risque de suppression", explique le COE dans une vaste étude sur les impacts de la nouvelle vague d'innovations (intelligence artificielle, robotique, objets connectés, impression 3D, traitement des données de masse dit "big data"...).

Ces emplois "très exposés" aux technologies d'automatisation sont le plus souvent des métiers manuels et peu qualifiés, notamment de l'industrie: ouvriers non qualifiés, agents d'entretien, caissiers, énumère le Conseil, instance rattachée au Premier ministre. À eux seuls, les agents d'entretien représentent 21% de l'ensemble des emplois exposés (320.000), détaille-t-il.

Les services principalement impactés

Une part bien plus grande des emplois, près de 50%, pourraient en revanche "voir leur contenu évoluer". Il s'agit aussi de métiers peu qualifiés mais davantage dans le secteur des services: conducteurs, agents d'exploitation des transports, agents de maîtrise de l'hôtellerie et de la restauration, aides à domicile...

"Notre rapport met en garde contre des analyses frustres et partielles qui ne s'intéressent qu'aux destructions brutes d'emplois, et contre l'idée que le progrès technique s'attaque à des métiers dans leur globalité: non, il a un impact sur le contenu de certaines tâches", explique à l'AFP Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE.

"Il s'agit des mêmes personnes, mais elles feront des choses différentes, et les évolutions vont dans un sens de complexification et d'addition de compétences", ajoute-t-elle.

"Rien n'est écrit"

Pour le COE, des "mécanismes de compensation" peuvent "réduire, voire compenser intégralement les pertes d'emplois initiales". Le potentiel de créations d'emplois directs est, selon lui, "significatif" dans le numérique, "plus mesuré à court terme" dans la robotique, "compte tenu principalement de la faible taille du secteur actuellement en France". 

Ce volume des créations d'emplois n'est néanmoins pas chiffrable. "On sait ce qu'on perd, pas ce qu'on gagne. Mais au cours des vingt dernières années, où l'on assiste déjà à une numérisation accélérée, le volume global de l'emploi sous l'effet des technologies a plutôt augmenté", analyse Claire Carrère-Gée.

Le fait d'assister à des progrès technologiques "qui défient l'imagination" créent dans le débat public "un mélange de frayeur sur un 'futur sans emploi', et de rêve d'une société où l'on ne travaillerait pas", poursuit-elle. Selon elle, "ce n'est ni l'un, ni l'autre, rien n'est écrit".

J.M. avec AFP