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13,7% des entreprises du BTP ont recours au travail au noir

Les maçons sont particulièrement frappés par le travail au noir, avec un taux de 21,9% de fraude.

Les maçons sont particulièrement frappés par le travail au noir, avec un taux de 21,9% de fraude. - -

Le secteur de la construction est celui qui a le plus recours au travail illégal, dénonce un rapport des Urssaf publié ce 30 juillet. Le phénomène est particulièrement répandu dans les métiers de la peinture et de la vitrerie.

Ce n’est une révélation pour personne, le secteur de la construction a recours massivement au travail au noir. Mais l’enquête publiée ce 30 juillet par les Urssaf, et consultée par les Echos, fournit des détails sur l’ampleur du phénomène.

Les entreprises du BTP sont ainsi celles qui offrent le taux de fraude le plus élevé : la moyenne nationale s’établit à une sur sept (13,7%). C’est en Ile-de-France que le travail au noir est le plus rependu avec une entreprise contrôlée sur 4 (24,3%) qui y a recours, suivi par les régions de l’Est (17,9%). A l’inverse, c’est dans l’Ouest que les chefs d’entreprises sont les plus respectueux des droits du travail.

Certains métiers sont aussi plus exposés que d’autre: les ouvriers œuvrant dans la peinture et la vitrerie sont ceux qui ont le plus recours au travail illégal (24%), suivi par la construction (21,9%) et la plâtrerie (18,5%). Les professionnels de l’installation d’électricité d’eau et de gaz sont les plus probes, avec un taux de fraude de 6,70%.

291 millions de régularisations de cotisations

La taille des entreprises aussi joue: les plus petites, bien souvent des sous-traitant mis sous pression par les grands groupes, enregistrent le taux de fraude le plus élevé, puisque celles qui n’ont que 4 employés sont 18% à frauder, alors que le taux chute à 4% dans les entreprises de plus de 20 salariés.

Mais la nature même du travail au noir, qui se traduit soit par la non déclaration d’un employé, soit en dissimulant une partie des heures qu’il a effectué, rend le phénomène difficile à cerner. Impossible pour les contrôleurs de l’Urssaf de détecter tous les contrevenants: pour établir cette étude ils sont allés vérifier les pratiques de 2.605 entreprises représentatives du secteur de la construction en 2013.

"Les taux de fraude observés constituent vraisemblablement une borne basse de l’ampleur réelle de la fraude", précise l’Acoss, l’organisation qui pilote les Ursaf. Autre frein : le travail au noir sévit particulièrement le soir ou bien le week-end… autant de plages horaires où les contrôleurs des Urssaf ne peuvent se rendre sur les chantiers, faute d’effectifs.

Au final, les 8.000 ont été effectuées, qui ont menés à des régularisations de cotisations de 291 millions d’euros en 2013. Cette année, les Urssaf tablent sur 328 millions d’euros.

C.C.