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Nouveau président du Medef: "Je ne suis pas concerné personnellement", assure Gattaz

Pierre Gattaz était l'invité de BFM Business

Pierre Gattaz était l'invité de BFM Business - BFM Business

L'actuel président de l'organisation patronale était l'invité de BFM Business ce mardi. Il est revenu sur la décision du conseil exécutif du Medef de ne pas modifier ses statuts, fermant ainsi la porte au patron de Michelin Jean-Dominique Sénard.

C'est un grand coup de théâtre qui a eu lieu lundi soir au Medef. Le conseil exécutif de l'organisation patronale s'est réuni pour savoir si, oui ou non, il décidait d'élargir l'élection de son président aux personnes âgées de plus de 65 ans. But de la manœuvre: permettre la candidature du patron de Michelin Jean-Dominique Sénard, annoncé comme le favori pour prendre la succession de Pierre Gattaz. Mais une large majorité au sein du conseil exécutif a rejeté cette possibilité.

Parfois présenté comme en faveur de Jean-Dominique Sénard, Pierre Gattaz a assuré être satisfait de la décision du conseil exécutif. "Cela s'est fait dans une grande sérénité, après une heure de débat", assure-t-il, invité de BFM Business. "La décision a été prise. Point. Elle a été pesée et sous-pesée", a-t-il conclu.

Plus globalement, Pierre Gattaz, dont le mandat prendra fin en juillet prochain, estime que "les élections sont un moment important où pendant six mois les adhérents du Medef et les entrepreneurs voient des candidats et des programmes".

"Je ne suis pas concerné"

Souhaitant qu'il y ait "le plus de candidat possible", Pierre Gattaz affirme "ne pas du tout être concerné -moi personnellement- par tout cela puisque j'arrête". "Ma seule responsabilité est que tout cela se fasse dans la transparence et la sérénité", ajoute-t-il.

Le patron des patrons estime aussi que cette campagne "ne doit pas faire ombrage" à d'autres thématiques, notamment la lutte contre le réchauffement climatique. Sur ce point, il s'est réjoui de l'annonce par 90 entreprises d'engagements en ce sens: "On a vu que les forces économiques françaises prennent le manche sur le problème du climat que l'on considère comme une filière d'excellence, d'innovation et de compétitivité".

Néanmoins le président du Medef n'a guère goûté à la volonté du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, de modifier l'objet social des entreprises dans le code civil pour y intégrer les enjeux environnementaux. Selon lui, il s'agit "d'une très très mauvaise idée car aujourd'hui l'économie française est en convalescence, donc il ne faut pas brouiller le message en voulant introduire un nouvel objet social de l'entreprise dans le code civil. Pourquoi? Parce qu'en effet cela va de nouveau inquiéter les chefs d'entreprise", a-t-il détaillé. '"C'est complètement délirant et extrêmement angoissant", insiste-t-il.

"Pas pornographique"

Pierre Gattaz a également été interrogé sur l'une des images fortes du début de son mandat: la promesse de créer un million d'emplois, brandie via un pin's, en échange d'allègements fiscaux, ce qui avait indirectement poussé François Hollande a présenté son fameux pacte de responsabilité. Régulièrement critiqué sur cet axe de communication, Pierre Gattaz affirme ne pas regretter cet épisode: "Je le garde précieusement (le pin's)", affirme-t-il. "On va vers ce million d'emplois", assure-t-il.

"Quand j'ai lancé [ce] projet qui a duré un an avec les fédérations concernées nous avons fait un livre jaune '1 million d'emplois en cinq ans c'est possible', c'est possible à condition de que des réformes se fassent. Eh bien, excusez-mois, mais ce n'est pas pornographique de dire cela", a assuré le patron des patrons.

J.M.