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Où sont les plus fortes inégalités de salaires hommes-femmes?

Les inégalités de salaires entre hommes et femmes sont plus ou moins importantes selon la taille des villes étudiées, et selon les régions.

Les inégalités de salaires entre hommes et femmes sont plus ou moins importantes selon la taille des villes étudiées, et selon les régions. - Reuters - Jim Young

Une étude de la Darès, publiée ce jeudi 12 mars, s'intéresse aux écarts de salaires entre homme et femme en fonction des régions françaises, et du niveau de ruralité de leur lieu de travail.

Les inégalités salariales entre hommes et femmes varient-elles selon les régions? Il semble que oui, selon une étude de la Darès, le bureau statistique du ministère du Travail, publiée ce jeudi 12 mars. Les écarts de salaires entre sexe sont plus élevés dans les grandes agglomérations urbaines d'Alsace, Rhône-Alpes et Ile-de-France, et plus modérés dans les zones d'emploi de Corse, Poitou-Charentes et Limousin, indique ce document.

Le salaire horaire net des femmes était, en moyenne nationale, inférieur de 18,4% à celui des hommes en 2010, selon cette étude du service des statistiques du ministère du Travail. A postes et caractéristiques de salariés (âge, qualifications...) identiques, l'écart moyen est réduit de moitié, à 8,6%.

Paris, Lyon et Marseille mauvais élèves

C'est dans les grandes agglomérations urbaines, qui concentrent plus de la moitié des salariés, que l'écart moyen est le plus élevé (20%). Donc Paris et sa couronne, Lyon, Marseille-Aubagne, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Lille et Rennes, entre autres.

Plusieurs facteurs contribuent à creuser l'écart: les proportions de cadres et de salariés travaillant dans de grandes entreprises y sont les plus élevées, les contrats sont très majoritairement à durée indéterminée, une proportion très élevée de salariés travaillent dans les services.

Plus de la moitié de cet écart s'explique par les différences de structure des emplois. L'écart moyen "non expliqué", dû notamment à des comportements discriminatoires, est donc ramené à 9% en défaveur des femmes, le plus faible en moyenne de tous les groupes de métropole étudiés.

Les DOM exemples à suivre

Dans les "villes de taille moyenne principalement ouvrières" (Saint-Etienne, Rouen, Caen, Metz, Valence, Amiens, Tours, Pau, Mulhouse, Douai...), le salaire horaire net des femmes est inférieur de 17,9% à celui des hommes en moyenne. L'écart "inexpliqué" est de 9,7%.

Dans "les zones à prédominance ouvrière peu denses" (Mont-de-Marsan, Bergerac, Ambérieu-en-Bugey, Cosne-Clamecy, Nogent-le-Rotrou, Vallée de la Bresle-Vimeu...), l'écart de salaires est de 16,8% en défaveur des femmes. L'écart "inexpliqué" est de 9,9%.

Dans les "zones à forte proportion de CDD", qui ne concentre que 2,4% des postes de travail (Sud-Est, Corse, Maurienne, Sarlat-la-Canéda...), les écarts salariaux sont les plus bas de métropole (14,7% en défaveur des femmes). Un peu plus du tiers de ces écarts est dû à des effets de structure, ramenant la moyenne des écarts salariaux non expliqués à 9,1%, niveau proche de celui des grandes agglomérations urbaines.

Dans les départements d'outre-mer (hors Mayotte), l'écart moyen des salaires est de 9%, moitié moindre que la moyenne nationale, et l'écart "inexpliqué" est de seulement 6,2%.

La part des femmes parmi les salariés y est plus faible que dans les autres groupes. Les Dom se distinguent aussi par des proportions proches de femmes et d'hommes travaillant à temps complet, et par une part de seniors (50 ans et plus) moins élevée qu'ailleurs.

N.G. avec AFP