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Gattaz ne veut pas que le pacte de responsabilité soit "un pacte de contrainte"

Pierre Gattaz veut des objectifs et des estimations.

Pierre Gattaz veut des objectifs et des estimations. - -

Le président du Medef a déclaré, ce mercredi 12 février, que sur les contreparties du pacte de responsabilité, il allait rester "ferme sur les prix". Et il n'exclut pas des engagements chiffrés.

Après le couac du début de semaine, Pierre Gattaz met un peu d'eau dans son vin, ce mercredi 12 février. Le président du Medef Pierre Gattaz n'a pas "exclu" des "engagements chiffrés" en matière de création d'emplois dans le cadre du pacte de responsabilité. Mais, a-t-il précisé à la presse à bord de l'avion du président français François Hollande, entre Washington et San Francisco, sur la base "d'objectifs" et "d'estimations".

Mais il ajoute tout de même: "sur les contreparties du pacte de responsabilité", le patron des patrons entend rester "ferme sur les prix". "On ne pourra pas faire n'importe quoi", a-t-il encore estimé. "Je ne pourrai jamais prendre un engagement juridique dans un environnement, instable, mondialisé et très concurrentiel", a-t-il fait valoir, réaffirmant que ce pacte de responsabilité ne devait pas être transformé en un "pacte de contrainte".

Mais pour Pierre Gattaz, le "niveau approprié", évoqué mardi par le président Hollande à Washington, des engagements qui seraient pris par les entreprises en échange d'allègements de charges "est une bonne idée".

"Il y aura des engagements de mobilisation sur les apprentis et les emplois à la condition que les choses bougent et que certains verrous se débloquent", assure-t-il, "l'enjeu" étant "la création d'un million d'emplois nets en cinq ans auquel je crois".

"Pour moi, le pacte de responsabilité reposera sur deux piliers, le retour de la compétivité des entreprises françaises avec la restauration de leurs marges et l'instauration de ce climat de confiance", ajoute-t-il, "l'emploi et l'investissement en seront les conséquences".

Najat Vallaud Belkacem a immédiatement réagi sur BFM TV en déclarant : "Je me réjouis que M. Gattaz ait retrouvé ses esprits. (...). Je pense que ses premiers propos ont dépassé sa pensée".

"Le dialogue social ne peut pas reposer sur des oukazes"

Lundi, il avait déclaré: "aujourd'hui, quand j'entends parler de contrepartie dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent: 'on va vous contraindre, on va vous obliger, on va vous mettre des pénalités si vous ne le faites pas, vous allez être punis'".

Le pacte de responsabilité tel qu'il est présenté ne lui convient pas. Pierre Gattaz attend plus d'efforts sur les baisses de charges et la baisse de la fiscalité. Il demande surtout plus de garanties sur le calendrier de ces baisses. Pour le "patrons des patrons", c'est un préalable. Il ne veut pas s'engager sans cela.

Des propos qui avaient provoqués les ires du Premier ministre. "Le dialogue social ne peut pas reposer sur des oukazes", avait déclaré Jean-Marc Ayrault.

Et il avait ajouté : "je souhaite que M. Gattaz, quand il sera revenu en France, rencontre le plus vite possible les organisations syndicales comme c'était prévu pour engager le dialogue social vraiment sur le pacte qui est très attendu". Ajoutant: "je pense que le décalage horaire, parfois, peut poser des problèmes".

François Hollande avait, lui, déclaré lors de sa conférence de presse: "des engagements, les entreprises doivent également en prendre au niveau approprié pour créer de l'emploi, améliorer la formation professionnelle, localiser des activités, développer les investissements".

D. L. avec AFP