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Le pacte de responsabilité fera-t-il baisser le chômage?

Le gouvernement mise sur le pacte de responsabilité pour faire reculer le chômage.

Le gouvernement mise sur le pacte de responsabilité pour faire reculer le chômage. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le nombre de demandeurs d'emploi pour février sera connu ce mercredi 26 mars à 18 heures. Un mauvais chiffre pourrait pousser l'exécutif à cibler les allègements de charges du pacte sur les bas salaires pour maximiser l'effet sur l'emploi.

La claque enregistrée au premier tour des Municipales a mis la pression sur l'exécutif. Les chiffres du chômage pour le mois de février, qui sont publiés ce mercredi 26 mars à trois jours du second tour, risquent encore de l'accentuer s'ils sont mauvais. Ce qui n'est pas totalement certain.

Ces chiffres de Pôle emploi seront par ailleurs les dernières avant que le gouvernement annonce le contenu du pacte de responsabilité, ses arbitrages devant être présentés à la mi-avril. Avec les revers politiques qui se profilent, l'exécutif risque de retenir la solution la plus favorable pour faire reculer, statistiquement, le chômage.

En ce sens, les baisses de charges de 10 milliards d'euros liées à ce pacte ont fait l'objet de plusieurs études qui arrivent à un constat commun: cibler l'intégralité de ces allègements fiscaux sur les bas salaires maximise les créations de postes.

300.000 ou 800.000 créations de postes?

L'ampleur de ces créations d'emplois différe toutefois selon les études. Une note du Haut conseil au Financement de la protection sociale datant de février dernier évoquait un chiffre allant jusqu'à 300.000 emplois dans le cas des baisses de charges concentrées sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC.

De leur côté, deux économistes, Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, dans une étude pour l'institut Montaigne rendue publique le 12 mars, estiment que les allégement de charges du pacte de responsabilité pourraient créer jusqu'à 800.000 emplois.

Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo ont basé leur travaux sur le dispositif "zéro charge" lancé en décembre 2008 par Nicolas Sarkozy, qui exonérait de cotisations patronales les embauches au Smic dans les entreprises de plus de 10 salariés, l'exonération étant ensuite décroissante jusqu'à 1,6 Smic.

Le chômage massif des non-qualifiés

"Le pays a un problème de coût du travail sur les bas salaires. C'est une mesure simple qui permettrait de faire baisser massivement le chômage des non-qualifiés", insistait Laurent Bigorgne, le directeur de l'institut Montaigne, lundi 24 mars sur BFM Business.

Pour le moment l'exécutif a entretenu le flou sur le ciblage, indiquant simplement qu'une partie des 10 milliards d'euros sera consacrée aux bas salaires et une autre ciblera les entreprises plus fortement exposée à la compétition mondiale. Mais sans donner d'indication précise sur la répartition.

La CFDT et le Medef ont pour leur part déjà prévenu qu'ils n'accepteraient pas une baisse des charges limitée aux seuls bas salaires.

Julien Marion