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Pas de repreneur pour l'usine Goodyear d'Amiens-Nord

L'Usine Goodyear d'Amiens-Nord a fermé ses portes en janvier dernier.

L'Usine Goodyear d'Amiens-Nord a fermé ses portes en janvier dernier. - François Nascimbeni - AFP

La direction de Goodyear France a indiqué jeudi qu'aucun repreneur n'avait été trouvé pour le site, théâtre d'un violent conflit social l'an passé. Selon elle, la décision est "définitive et irrévocable".

L’usine Goodyear d’Amiens-Nord, qui avait défrayé la chronique en raison d’un violent conflit social, n’a pas attiré de repreneur. C’est ce qu’a annoncé le directeur des Ressources humaines de Goodyear Dunlop Tires France, jeudi, actant ainsi la fermeture du site et les 1.143 pertes d’emplois qui en découlent.

"Je peux affirmer aujourd'hui que toute discussion avec un repreneur potentiel, y compris Titan, est terminée", a déclaré Jean-Philippe Cavaillé, dans un entretien exclusif avec le Courrier Picard.

Une décision "irrévocable"

La décision, selon lui "définitive et irrévocable", concerne en premier lieu Titan, l'équipementier américain, qui s'est longtemps dit intéressé par la reprise de l'activité pneus agraires du site.

"Il y a deux ans, on a travaillé sur un projet de reprise de l'activité agricole. Ce projet a été rejeté par la CGT. Ces derniers mois, on s'est à nouveau approché du groupe Titan pour essayer, une nouvelle et ultime fois, de trouver une solution pour le site d'Amiens-Nord, dans un contexte économique difficile", a-t-il expliqué, indiquant que l'échec final des discussions engagées était très récent.

Près de 330 salariés étaient susceptibles d'être embauchés par Titan et son PDG, Maurice Taylor.

Plus de 1.000 ex-salariés dans l'incertitude

Aujourd'hui, 1.008 ex-salariés sont concernés par le congé de reclassement qui se termine en février 2015 alors qu'il y a quelques semaines, l'inspection du travail a invalidé le licenciement des 42 élus du personnel.

La CGT a aussi lancé plusieurs procédures juridiques: une action prud'homale pour invalider le motif de licenciement économique -audience le 22 janvier à Amiens- et une action de groupe aux Etats-Unis concernant les maladies professionnelles.

L'an passé, la sauvegarde de l'usine Goodyear avait donné lieu à des affrontements parfois violents entre une partie des salariés et la direction, se soldant notamment par la séquestration de deux cadres pendant quelques heures. Le conflit s'était également invité sur le terrain politique, donnant lieu à une joute verbale entre Maurice Taylor et Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif. 

Y.D. avec AFP