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Emploi

Les pauvres toujours plus pauvres, selon l'OCDE

Les revenus du travail et du capital ont diminué dans la majorité des pays de l'OCDE, mais sont restés stables en France, entre 2007 et 2010.

Les revenus du travail et du capital ont diminué dans la majorité des pays de l'OCDE, mais sont restés stables en France, entre 2007 et 2010. - -

Les inégalités de revenus dans l’OCDE ont plus progressé en trois ans de crise qu’au cours de douze années précédentes. L'organisation s’inquiète de la diminution des dépenses sociales.

Les plus riches ont moins souffert de la crise que les plus pauvres. C’est, dans l’ensemble, le constat assez peu surprenant auquel parvient l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un rapport paru mercredi 15 mai.

Revenus des ménages en chute libre en Europe

Les revenus des ménages ont diminué entre 2007 et 2010 dans la plupart des 33 pays de l’organisation. Seule la Pologne, le Chili et la Slovaquie ont connu ont une hausse significative. En France, les revenus sont restés stables sur la période.

Sur l’ensemble de l’OCDE, ils ont diminué de 1,9%. L’Islande est le pays le plus touché, les revenus de ses habitants ont chuté de 12% en trois ans.

Un rapport d'inégalité de 9,5

Cette chute de revenus concerne particulièrement les ménages les plus pauvres, et les inégalités se sont creusées. La différence de revenus entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres est passé de 9 fois en 2007 à 9,5 fois en 2010.

L’écart est particulièrement important au Chili et au Mexique, mais aussi, dans une moindre mesure aux Etats-Unis. Au contraire, c’est dans les pays nordiques que l’inégalité entre les ménages est la moins importante.

La pauvreté infantile augmente

Plus grave, la pauvreté infantile a augmenté dans 16 pays, parfois de plus de deux points, comme en Turquie, ou en Espagne. Le taux de pauvreté monétaire chez les personnes âgées a lui diminué, de 15% en 2007 à 12% en 2010. Selon le rapport, les politiques sociales ont en effet protégé cette catégorie.

"Ce constat préoccupant souligne la nécessité impérieuse de protéger les citoyens les plus vulnérables, de surcroît dans une période où les gouvernements poursuivent les efforts requis pour contenir les dépenses publiques", a déclaré José Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE.

L’organisation craint désormais que la réduction des mesures économiques et sociales, prises par les Etats pour amortir l’impact de la crise sur les ménages, n’accroisse les inégalités.

Audrey Dufour