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Philippe Martinez (CGT) sur Carrefour: "Il s'agit d'un plan de restructuration pour les actionnaires"

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. - Bertrand Guay - AFP

Le secrétaire général de la CGT critique le projet de transformation de Carrefour.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, s'est montré critique envers le projet de transformation de Carrefour, qui prévoit la suppression de milliers d'emplois. "Il s'agit d'un plan de restructuration pour les actionnaires", a déclaré Philippe Martinez à propos du plan annoncé par le PDG du groupe Alexandre Bompard le 23 janvier. D'ailleurs, "la Bourse a salué" cette annonce "puisque l'action ne fait que monter depuis", a-t-il observé.

Plus d'une centaine de manifestants, venus de différentes régions de France, ont arpenté les travées de l'hypermarché de Montreuil (Seine-Saint-Denis) en scandant "Bompard, arrête tes bobards" et "les clients avec nous". Le député Alexis Corbière (La France insoumise) était aussi présent. "On est là pour dire aux salariés que ça va faire très mal", a expliqué Franck Gaulin, délégué CGT hypermarchés, en évoquant la "face cachée" du plan Bompard dont les salariés ne connaissent pas encore "la globalité".

Selon Philippe Martinez, "rien que dans ce magasin" de Montreuil, "il y a eu 100 emplois supprimés ces dernières années, donc les salariés n'arrêtent pas de faire des efforts et tout ça pour que les actionnaires de Carrefour puissent continuer à toucher plus de dividendes". Ce rassemblement, organisé en face du siège de la CGT, a donné le coup d'envoi d'une "semaine de la colère" pour "dénoncer la volonté des grands groupes et du gouvernement de détruire les emplois", selon le syndicat, qui appelle à d'autres initiatives dans la semaine.

Les mobilisations vont se poursuivre

Alexandre Bompard a annoncé la suppression de 2400 postes dans les sièges du groupe, via un plan de départs volontaires, ainsi que la sortie du groupe, par cession ou fermeture, de 273 ex-magasins Dia, qui affecte 2100 salariés avec un plan social à la clé.

Mais, compte tenu des projets déjà en cours (centralisation des plateformes administratives et marchandises, automatisation des caisses des stations-service) et de ceux à venir (réduction de 100.000 m2 de la surface des hypermarchés en France, automatisation de la logistique, passage de magasins en location gérance), d'autres milliers de suppressions d'emplois sont redoutées par les syndicats. Quelques manifestants étaient aussi venus de Belgique, où le géant de la distribution a annoncé 1233 suppressions d'emplois et la fermeture de deux hypermarchés. 

Les mobilisations vont se poursuivre en ordre dispersé. FO, premier syndicat du groupe, appelle à un rassemblement jeudi devant le siège de Carrefour France à Massy (Essonne). Quant à la CFDT (deuxième syndicat), elle annonce une mobilisation nationale le 15 février à Paris, en présence du secrétaire général de la centrale Laurent Berger.

D. L. avec AFP