BFM Business
Emploi

Les plans sociaux, une affaire d'Etat

Arnaud Montebourg et François Hollande sont souvent intervenus pour tenter de limiter les plans sociaux. Parfois en vain.

Arnaud Montebourg et François Hollande sont souvent intervenus pour tenter de limiter les plans sociaux. Parfois en vain. - -

Alcatel, PSA, ArcelorMittal, Sanofi...Depuis l'entrée en fonction de François Hollande, l'Etat est souvent intervenu afin de limiter la casse. Mais les résultats, eux, ne sont pas forcément à la hauteur.

Jean-Marc Ayrault a demandé, ce mercredi 9 octobre, l'ouverture de négociations au sein du groupe Alcatel, en proie à une restructuration massive. La veille, c'était Arnaud Montebourg qui avait jugé le plan de restructuration "excessif".

Des interventions politiques qui sont désormais monnaie courante dans les dossiers sensibles. PSA, ArcelorMittal, Sanofi ou encore Goodyear... En ce qui concerne les plans sociaux, l'Etat choisit très souvent d'intervenir, parfois avec des résultats, parfois non.

Florange, le symbole

Le dossier le plus emblématique reste sûrement celui des hauts-fourneaux de Florange. C'est la fermeture de site qui a suscité le plus de débats au sein de l'exécutif et qui a poussé l'interventionnisme de l'Etat à son comble.

En novembre dernier, au plus fort de la crise, François Hollande reçoit même Lakshmi Mittal en personne à l'Elysée. Après de multiples rebondissements, dont l'option de la nationalisation mise sur la table par Arnaud Montebourg, un accord est signé entre ArcelorMittal et le gouvernement français. Le géant de l'acier s'engage à investir en France et à ne procéder à aucun licenciement sec.

Les hauts-fourneaux ont fermé mais avec cet accord, l'Etat estime avoir sauvé les meubles.

PSA, l'échec

Dans le dossier PSA, le résultat est plus contestable. 8000 suppressions de poste sont annoncées en juillet 2012, un plan de restructuration que François Hollande juge alors inacceptable. Arnaud Montebourg, toujours, pointe du doigt la responsabilité de la famille Peugeot.

Finalement, l'Etat se voit contraint de mettre de l'argent sur la table en garantissant la banque du constructeur. Le plan social, lui, est toujours là. Il a même grossi, puisqu’on parle désormais de 11 000 suppressions de poste.

Sanofi, bilan mitigé

Quant à Sanofi, la Direction a (un peu) reculé. En juillet 2012, cette dernière lance une réflexion sur la réorganisation de sa recherche. Son plan prévoit, d'ici à 2015, 914 suppressions d'emplois via des départs volontaires, et 800 redéploiements de postes.

Arnaud Montebourg, qui s'était saisi du dossier, avait qualifié ce plan d'"inacceptable". "Quand une entreprise fait cinq milliards de profits, comme c'est le cas dans Sanofi, elle a le droit de se réorganiser. J'accepterai votre plan de réorganisation si les syndicats sont d'accord", lançait alors le ministre à l'attention du laboratoire pharmaceutique.

Sanofi a depuis annoncé un nouveau plan de 207 suppressions d'emplois dans la recherche d'ici à fin 2015, et environ 400 mutations géographiques. Le laboratoire a également remis une nouvelle proposition aux syndicats. Ce long cycle de négociation devrait s'achever, au mieux, mi-février 2014.

Petroplus, la cause perdue

Il y a aussi les causes perdues. Goodyear, Petroplus, etc. Là, les responsables politiques multiplient les déclarations et tentent de trouver des repreneurs, mais sans succès.

Malgré les derniers recours en justice toujours en attente, les usines jugées non rentables vont bel et bien fermer...

Isabelle Gollentz