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Pour baisser le chômage en France, "il va falloir encore faire des réformes" prévient l'OCDE

Si la tendance est la baisse, le taux de chômage risque de se retrouver face à un plancher difficile à franchir, prévient le chef du département emploi et revenus à l'OCDE.

"Des bons chiffres..." Invité sur le plateau de l'émission "12H, l'Heure H" ce lundi sur BFM Business, le chef du département emploi et revenus à l'OCDE, Stéphane Carcillo, s'est félicité des derniers chiffres du chômage. Ces derniers, dévoilés ce lundi, affichent une baisse de près de 3% en 2019

"Une des raisons" de cette baisse, "c'est que l'on continue à créer plus d'emplois que par le passé, notamment sous l'effet de beaucoup de réformes" explique-t-il. "Beaucoup d'emplois ont été rendus plus viables grâce à un abaissement du coût du travail notamment au niveau du smic", détaille Stéphane Carcillo.

"Et puis aussi peut-être – on n'en est pas encore certain – grâce à certaines réformes structurelles comme celle des ordonnances sur le code du travail" souligne-t-il. Ces changements "permettent de créer plus d'emplois avec un point de croissance du PIB qu'il y a 10 ou 20 ans. C'est vraiment l'élément structurel."

La France toujours parmi les mauvais élèves

Et pour 2020? "Si la croissance reste autour de 1,2%, 1,3%" comme l'affirment aujourd'hui les prévisions, "on devrait continuer à voir une tendance baissière du chômage" indique Stéphane Carcillo.

"Cela étant dit" tempère-t-il, "le chômage reste encore élevé". Dans la plupart des pays de l'OCDE, "le chômage n'est plus un problème" souligne-t-il, rappelant que seules la Grèce, l'Espagne et l'Italie font pire que la France dans ce domaine.

"Le taux de chômage structurel, c'est-à-dire le taux de chômage en-dessous duquel il est difficile de descendre sans augmenter l'inflation et avoir de fortes tensions sur le marché du travail, il est élevé. On estime qu'il se situe autour de 7,5%, 8% de chômage" pour la France indique-t-il. "Donc il va falloir encore faire des réformes pour encore abaisser ce taux de chômage." Ce qui ne sera pas simple à mettre en place pour le gouvernement dans le contexte social actuel.

Thomas Leroy