BFM Business
Emploi

Profitez des longs week-ends cette année, 2016 sera bien plus dure

En 2016, un quart des jours fériés va tomber un dimanche, et il y aura un jour travaillé de plus puisque c'est une année bissextile.

En 2016, un quart des jours fériés va tomber un dimanche, et il y aura un jour travaillé de plus puisque c'est une année bissextile. - Johnny Wilson - Flickr - CC

Le nouveau calendrier scolaire est paru ce 2 avril. A ceux qui veulent commencer à prévoir leur vacances, sachez que 2016 s'annonce également chiche en possibilité de ponts à rallonge. Les salariés vont travailler quasiment une semaine de plus qu'en 2015. Explications.

La rentrée des élèves 2015-2016 aura lieu le 1er septembre, selon le projet de calendrier présenté ce jeudi par le ministère de l'Education. Le jeté de cartable, lui, est prévu pour le 5 juillet 2016. Dans la perspective de cette nouvelle année de labeur, écoliers et parents ont tout intérêt à profiter d'un mois de mai 2015 où les jours fériés tombent à merveille. Car l'année suivante, une grande partie des jours fériés tombent un dimanche. 

Cette année, sur les 11 jours fériés prévus par la législation, la configuration est bonne pour les salariés avec cinq longs week-ends, qui ne nécessitent pas de poser de congés. Une configuration rare: elle ne se reproduit que tous les six ans. 2016, en revanche, sera loin d'être aussi sympathique. La majeure partie des jours de fête chômés tombera très inopportunément sur des dimanches. C'est le cas de ceux du printemps: la Fête du Travail et, une semaine plus tard, la commémoration de la capitulation de l'Allemagne, ainsi que du jour de Noël. Trois jours fériés "perdus". Avec, cerise sur le gâteau, la particularité de 2016, année bissextile où le 29 février tombe un jeudi. En comptant toutes ces spécificités, les Français vont travailler l'année prochaine trois jours de plus que l'année précédente, et même quatre jours si l'on compte le 1er janvier 2017, un dimanche. Soit quasiment une semaine supplémentaire.

Cette mauvaise nouvelle pour les salariés aura néanmoins un avantage sur le plan économique. L’année bissextile arrive au meilleur moment possible pour les employeurs et notamment pour les commerçants. Elle supprime en effet une année où les jours fériés auraient dû tomber majoritairement le samedi. Laissez-nous vous expliquer: en 2015, comme on l'a dit, trois jours fériés tombent le vendredi. Logiquement, comme ils se décalent d'un jour chaque année, ils auraient dû tomber le samedi en 2016. Mais l'irruption du 29 février les repousse d'un jour supplémentaire, jusqu'au dimanche. En 2017, tout rentre dans l'ordre, et ces jours chômés tomberont un jour après: le lundi.

Pourquoi est-ce une si bonne nouvelle de ne pas chômer le samedi? Parce que, si les usines et la majorité des bureaux sont bien fermées ce jour-là, il représente au contraire un pic d'activité dans des secteurs très importants pour la croissance: le commerce, l'hôtellerie et la restauration.

En 2016, ces simples effets de calendrier devraient ainsi générer un surplus de croissance de +0,11%, calcule l'Insee. Ce n'est pas mirobolant, reconnaît l'institut. Mais il faut y ajouter le gain d'activité sur un cycle de sept ans. La disparition de l'année des samedis fériés aura "évidement une incidence favorable sur la consommation", souligne Romain Mailleux, analyste de l'Institut de la statistique.

L'effet sur la productivité devrait en revanche être nul. Car paradoxalement, "quand les gens sont fatigués, leur efficacité baisse", explique l'Insee. Selon Romain Mailleux, le vrai booster de productivité, c'est la conjoncture. "Quand l'économie est dynamique, on profite de chaque heure pour abattre le travail supplémentaire, souligne l'analyste. Mais quand les carnets de commandes sont vides, ce n'est pas quelques journées travaillées de plus qui vont les remplir". 

-
- © NB: le lundi de Pentecôte, considéré un temps comme la journée de solidarité, ne l'est pas dans les faits. L'Insee la comptabilise à nouveau comme un jour férié classique depuis 2006.
Nina Godart
https://twitter.com/ninagodart Nina Godart Journaliste BFM Éco