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Référendum salarié: les syndicats rétifs reçoivent un soutien inattendu

Laurence Parisot, l'ancienne patronne du Medef, est plutôt du côté des syndicats dans l'affaire du référendum salarié.

Laurence Parisot, l'ancienne patronne du Medef, est plutôt du côté des syndicats dans l'affaire du référendum salarié. - Bertrand Guay - AFP

Le gouvernement souhaite que les salariés puissent valider par référendum des accords d'entreprises bloqués par quelques syndicats. Ces derniers sont ulcérés. Ils ne sont pas les seuls. Laurence Parisot est sur la même longueur d'onde.

Les syndicats disent non au référendum, une mesure annoncée mardi par Myriam El Khomri. La ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation souhaite introduire un référendum auprès des salariés lorsqu’un accord ne recueille pas suffisamment de voix syndicales. La des représentants du personnel y sont opposés. Ils ont reçu un soutien pour le moins inattendu: celui de l'ancienne présidente du Medef, Laurence Parisot.

Même les plus réformistes s'opposent à la mesure. Tous y voient une manière de contester leur légitimité. "Ce n'est pas parce qu'on n'arrive pas à entrer par la porte, qu'il faut rentrer par la fenêtre" rétorque le responsable de la CFTC, qui souligne que le référendum peut avoir beaucoup d'effets pervers. Comme de dresser les salariés les uns contre les autres.

Même discours du côté de la CFE-CGC. Pour son porte-parole, faire voter les salariés quand les syndicats bloquent, c'est considérer que les partenaires sociaux ne servent à rien. "On les décrédibilise, ce n'est pas comme cela qu'on va donner du poids à la négociation d'entreprise", estime-t-il.

Ils sont tombés des nues

La pilule a d'autant plus de mal à passer qu'ils sont tombés des nues en apprenant la mesure. La représentante de la CFE-CGC, Carole Couvert, explique ainsi qu'elle a rencontré la ministre il y a moins d'une semaine, et qu'à aucun moment il n'a été question de référendum.

Seule exception dans ce concert de protestations: la CFDT, elle, est favorable à la mesure, tant qu'elle reste bien à l'initiative des syndicats. Le Medef s'en réjouit également à la différence donc de l'ex-patronne des patrons.

"Il peut y avoir des circonstances, au bout d'un certain nombre d'échec, à partir desquelles on peut considérer que le référendum direct est possible", concède Laurence Parisot. Mais fondamentalement, la mesure la dérange. "Plus de la moitié des salariés votent à chaque élections de délégués du personnel et du comité d'entreprises, souligne la vice-présidente de l'institut Ifop. On ne peut pas considérer que la représentation ne fonctionne pas. Il faut laisser la place à la négociation syndicale", a-t-elle martelé sur BFMTV mardi 26 janvier.

Caroline Morisseau et N.G.