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Réforme bancaire : l'Afub dénonce le chantage à l'emploi des banques

Serge Maître, de l'Afub, estime que cela fait 20 ans que les clients connaissent les dérapages des frais bancaires.

Serge Maître, de l'Afub, estime que cela fait 20 ans que les clients connaissent les dérapages des frais bancaires. - -

Six banques sont montées au créneau contre le projet de réforme bancaire, estimant que certains amendements auront des conséquences sur l'emploi. L'Association française des usagers des banques parle de chantage.

Demain, mardi 19 février, la réforme bancaire doit être votée à l'Assemblée nationale. Celle-ci provoque de vives réactions au sein du secteur bancaire. Les six principaux établissements (Crédit Agricole, Crédit mutuel, BPCE, la Banque postale, Société Générale et BNP Paribas) sont montés au créneau contre le projet qui prévoit de plafonner les frais bancaires, non plus seulement aux particuliers les plus fragiles et les plus endettés, mais à l'ensemble des clients.

Ils ont adressé une lettre au gouvernement, ce week-end, en mettant en garde contre les coûts d'une telle mesure et son incidence sur l'emploi. "La banque de détail, une industrie qui emploie plus de 300 00 personnes en France doit affronter une conjoncture difficile" indiquent les banques. Elles soulignent aussi que "déjà en 2012, le nombre de recrutements a fléchi, passant de 30 000 à 23 000".

Les frais bancaires, vache à lait des banques

Pour les défenseurs de la réforme, cela relève du chantage. Serge Maître, le secrétaire général de l'association française des usagers des banques (Afub), explique que "Parmi les six grandes banques qui sont là [cosignataires de la lettre, NDLR], il y a eu plus de 10 000 emplois sacrifiés l'année dernière. Donc elles ont déjà touché aux effectifs".

Il interprète la violence de leur réaction comme un aveu: " leur tarification est la vache à lait de leur activité".

Il poursuit : "Il faut rappeler qu'après avoir perdu beaucoup d'argent, voire pour certaines, comme le Crédit Agricole, de continuer à perdre sur les marchés étrangers, concrètement, ils se rattrapent sur la banque de détail".

Pour lui la situation n'a que trop duré : "Il faut dire stop. Et la réaction des parlementaires, grâce à notre action sans aucun doute, trouve son origine suite aux dérapages des tarifs bancaires que l'on connait depuis plus de 20 ans."

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