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"Rendre la syndicalisation obligatoire est une bêtise"

Thierry Lepaon était l'invité de BFMTV-RMC.

Thierry Lepaon était l'invité de BFMTV-RMC. - BFMTV-RMC

Thierry Lepaon, ancien secrétaire général de la CGT, était l'invité de BFMTV-RMC ce mercredi 9 septembre. Il vient de publier "La vie continue" aux éditions du Cherche Midi.

Interrogé par Jean-Jacques Bourdin, Thierry Lepaon a abordé à la fois l'actualité sociale et son cas personnel, revenant notamment sur "l'affaire" de son appartement rénové à grand frais qui lui a valu son poste à la tête de la CGT. Voici ses principales déclarations. 

Sur le syndicalisme

Le taux de syndicalisation recule en France. De 9% il y a quelques années, il est à 7% aujourd'hui. Pour autant, Thierry Lepaon estime que "rendre le syndicalisme obligatoire est une bêtise". Il ajoute que "majoritairement, les Français pensent que les syndicats sont utiles, mais ils ne font pas la démarche". La CGT veut donc rendre plus simple les démarches. Car, pour l'ancien secrétaire général de la CGT, "on ne fera le bonheur des salariés sans eux".

Sur le rapport Combrexelle

Jean-Denis Combrexelle rend, ce mercredi 9 septembre, son rapport sur le droit du travail. Un rapport qui risque de chambouler le droit actuel. Pour Thierry Lepaon, "dans l'histoire de France, la loi protège tout le monde et le contrat améliore la loi. Avec la logique Combrexelle, on est en train d'inverser les choses. La loi ne sera plus protectrice comme elle l'est aujourd'hui." L'ex-patron de la CGT reste donc 'opposé à ce que le contrat l'emporte sur la loi". Son autre critique majeure tient à la façon dont les auteurs du rapport veulent faire évoluer la réglementation sur le temps de travail; Leur vision est, selon Thierry Lepaon, "une manière de contourner les 35 heures".

Sur l'illettrisme

7% de la population adulte souffre d'illettrisme. Thierry Lepaon rappelle que l'entreprise a une responsabilité dans le domaine, qu'elle doit aider au maintien des connaissances.

Sur les réfugiés

Thierry Lepaon précise que beaucoup de salariés sont régularisés grâce à la CGT. Il estime qu'il n'y aucune résistance à l'accueil au sein des syndicats, "mais nous sommes nombreux à la CGT".

Sur l'histoire de son appartement

Thierry Lepaon revient sur sa démission forcée de la CGT." Je suis salarié de la CGT jusqu'à ce que je trouve une nouvelle activité. Pour licencier quelqu'un, il faut une faute. Je n'en ai pas commis". Il précise que c'est dans la culture de la CGT de garder un salarié jusqu'à ce qu'il retrouve un emploi. Et il ajoute qu'il est toujours dans le même appartement. "Je rendrai tout quand j'aurai une nouvelle activité".

Grâce à son livre "La vie continue", Thierry Lepaon veut rétablir la vérité car il a été blanchi. " Mon intégrité et mes valeurs ont été mises en cause. C'était insupportable. 90 jours d'enfer. J'ai pensé à mettre fin à mes jours. 3 mois pour s'en remettre. Ça va mieux aujourd'hui".

Quant à savoir comment tout cela a été orchestré, Thierry Lepaon a sa petite idée." J'ai répondu à une interview d'un journaliste du Monde qui me demandait si j'accepterais de faire un deuxième mandat. J'ai répondu "si la CGT me le demande, je le ferais". Pour certains c'était intolérable. C'est une question de stratégie politique". Et il affirme connaitre certains de ceux qui ont volé les documents à la comptabilité de la CGT. "Cela va se régler dans les semaines et mois qui viennent".

D. L.