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Emploi

Retraite: les cadres devront-ils travailler jusqu'à 65 ans?

Le déficit de l'Agirc atteindrait 5 milliards d'euros en 2018 sans réforme

Le déficit de l'Agirc atteindrait 5 milliards d'euros en 2018 sans réforme - AFP

Pour sauver le régime complémentaire des cadres dont les réserves financières seront épuisées en 2018, le Medef propose un recul progressif de l'âge de la retraite. De quoi provoquer les syndicats.

C'est l'une des propositions-choc du Medef présentée officiellement ce mardi 24 septembre par Pierre Gattaz : le recul progressif de l'âge de la retraite en fonction de l'espérance de vie, en particulier pour les cadres. Ils devraient à terme attendre 65 ans pour toucher leur retraite complémentaire à taux plein. 

Le Medef est en effet gestionnaire avec les syndicats de salariés de ces régimes regroupés au sein de l'Agirc. Le patronat devrait donc mettre sa proposition sur la table lors de la réunion de l'Agirc, le 28 novembre. 

Plus de réserves en 2018

A la différence des régimes de base de retraite de la sécurité sociale, celui des cadres comme des non-cadres d'ailleurs ne peuvent pas légalement être en déficit. Pour assurer le paiement des pensions et éviter les déficits, l'Agirc a donc constitué des réserves financières au fil des ans en plaçant sur les marchés les cotisations des cadres actifs. Actuellement, ces réserves atteignent 9 milliards d'euros mais devraient être quasiment à sec en 2018 sans mesures rapides d'économies. Or, en 2014, l'Agirc devrait perdre près de 2 milliards d'euros et 5 milliards en 2018. 

En effet, le nombre de cadres pensionnés augmente alors que celui des actifs baisse. Il y a aujourd'hui 2,7 millions de retraités pour 4 millions de cotisants. L'Arrco, qui regroupe les régimes complémentaires des non-cadres, est dans une situation un tout petit peu plus favorable. 

Gel des pensions 

Pour limiter le dérapage des dépenses, les partenaires sociaux ont bien décidé en mars 2014 le gel de la revalorisation des pensions complémentaires jusqu'en 2015. Une mesure jugée pourtant insuffisante pour tenir sur le long terme. 

Plutôt que proposer une hausse des cotisations patronales ou salariales, le Medef réclame donc de reculer progressivement l'âge à partir duquel un cadre pourrait percevoir sa retraite complémentaire, qui constitue plus du tiers de sa pension totale. La CGT et la CFTC ont déjà dit non. La réunion du 28 novembre risque d'être tendue...

Patrick Coquidé