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Retraites complémentaires: mauvaises nouvelles en perspective

Les retraites complémentaires seront bientôt en difficulté

Les retraites complémentaires seront bientôt en difficulté - -

Les régimes de retraites complémentaires, en particulier celui des cadres, voient leurs réserves fondre en raison des déséquilibres démographiques. Les partenaires sociaux qui gèrent ces régimes pourraient décider de nouvelles mesures d'économies.

La rentrée est toujours synonyme de mauvaises nouvelles. Celle de 2014 pourrait l'être pour les futurs retraités, cadres en particulier. Les partenaires sociaux gestionnaires des régimes de retraites complémentaires, Arrco et Agirc vont se réunir en novembre pour examiner la situation financière de ces régimes. Et elle n'est pas brillante, en particulier à l'Agirc qui regroupe les régimes des cadres.

Malgré une succession de mesures d'économies depuis 2013, la dernière en date étant la non-revalorisation des pensions jusqu'en 2015, les régimes complémentaires accusent toujours des déficits en raison du chômage et des déséquilibres démographiques.

Il y a par exemple 2,7 millions de retraités cadres pour 4 millions de cotisants, mais la proportion est en passe de se réduire au détriment des cotisants.

Réserves financières

Conséquence, le déficit de l'Argic et de l'Arrco devrait se situer entre 4,27 et 4,64 milliards d'euros l'an prochain selon les dernières estimations des régimes. En 2018, le seul régime cadres, le plus menacé, devrait voir son déficit se creuser à 5 milliards.

Surtout, les réserves financières des régimes qui servent à garantir le paiement des pensions fondent comme neige au soleil. Celles de l'Agirc en particulier s'élèvent à 9 milliards aujourd'hui mais sera proche de zéro en 2018 selon les projections. Or, à la différence du régime de retraite de base de la sécurité sociale, les régimes complémentaires ne peuvent pas s'endetter pour combler les trous.

Abattement avant 65 ans

Les partenaires sociaux vont donc être amenés à trouver des solutions pour limiter les dépenses. Première solution: prolonger le gel de la revalorisation des pensions au delà de 2015. Possible mais insuffisant. Autre solution,une nouvelle hausse des cotisations des actifs. Difficilement concevable dans le climat actuel de raz-le-bol fiscal.

Une solution plus radicale, soutenue par le patronat, consisterait à appliquer un abattement sur les pensions complémentaires pour ceux qui feraient valoir leurs droits avant 65 ans.

Une dernière possibilité réside dans la fusion des régimes Agric et Arrco. Ce qui retarderait l'épuisement des réserves mais sans régler les problèmes sur le fond.

P.C