Retraites complémentaires: les Français plus séduits que prévu par le bonus?
C’est une prévision particulièrement optimiste qu’a livré lundi 29 août la direction générale du Trésor. Dans une note, elle estime que l'accord sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco conclu en octobre 2015 permettrait d'améliorer le solde de l'ensemble des régimes de retraite de 0,3% de PIB à partir de 2020. C’est nettement mieux que ce qu’anticipait l’Agirc-Arrco elle-même.
Parmi les mesures de cet accord, figure un système de bonus-malus pour inciter les salariés du secteur privé à travailler une année de plus (appelé coefficient de solidarité). En clair, les salariés ayant cotisé le nombre de trimestres nécessaires pour toucher la retraite de la sécurité sociale toucheront de l’Arrco et, le cas échéant, de l’Argirc, une pension en partie rognée de 10% pendant trois ans. S’ils attendent une année de plus, ils échappent à ce malus. À l’inverse, ceux qui décaleront leur départ de deux années, auront droit à 10% de plus.
1,1 milliard d'euros d'économisé
L’objectif de cet accord était d’économiser 800 millions d’euros en 2030. Or, le gain devrait plutôt avoisiner les 1,1 milliard d’euros. En fait, l’Agirc-Arrco se basait sur l’hypothèse selon laquelle 95% des assurés ne modifieraient pas leur âge de départ en retraite, malgré les abattements. Le Trésor est nettement plus optimiste. Ses experts estiment que les futurs retraités seront plus nombreux à modifier le moment choisi pour liquider leurs droits.
Ils estiment qu’en 2025, 2 salariés sur 3 seulement prendraient leur retraite dès le nombre de trimestres requis atteint. Et que le système de bonus seraient plutôt incitatif puisqu’en moyenne, la date de départ serait reculée de 1,2 mois.