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Retraites: réactions en chaîne après la publication du rapport Moreau

Yannick Moreau en compagnie de Jean-Marc Ayrault, lors de la remise de son rapport sur le financement des retraites, vendredi 14 juin.

Yannick Moreau en compagnie de Jean-Marc Ayrault, lors de la remise de son rapport sur le financement des retraites, vendredi 14 juin. - -

Les acteurs de la vie politique et économique française ont réagi à la remise du rapport Moreau, vendredi 14 juin. Si l'exécutif s'est surtout appliqué à ne pas faire de vague, les syndicats et les forces d'opposition l'ont très majoritairement critiqué.

Ce vendredi 14 juin était la journée de tous les dangers pour le gouvernement, avec la remise du rapport Moreau sur la future réforme des retraites.

Et, comme prévu, les réactions ne se sont pas faites attendre de la part de la classe politique, comme des syndicats.

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Le gouvernement prudent

Le gouvernement, lui, a tenu à temporiser, se gardant bien de commenter le contenu du rapport.

Ainsi, François Hollande,lors d'une conférence de presse a-t-il déclaré: "les sujets seront abordés avec le souhait de trouver une réforme de long terme, pas simplement pour redresser les comptes immédiatement. Nous devons aussi offrir aux jeunes générations une perspective pour leurs retraites".

Tout en prévenant que l’exécutif ferait "en sorte de respecter nos partenaires, notamment les partenaires sociaux, qui vont être bientôt associés, consultés, même si c'est le gouvernement et seulement le gouvernement qui prendra la décision."

Marisol Touraine s’est, elle, montrée prudente au micro de BFMTV : "les pistes qui sont présentées dans ce rapport ne préfigurent en aucun cas la réforme que va porter le gouvernement. Il y a plusieurs orientations qui n'ont évidemment pas vocation à être additionnées les unes aux autres."

Les syndicats majoritairement contre

Du côté des syndicats, tout le monde ou presque a tenu à maintenir la pression sur le gouvernement, se montrant globalement insatisfait par le rapport Moreau.

>Le Medef, par la voix de Jean-François Pilliard, le président de l’Unedic, estime ainsi que "le meilleur moyen d'apporter une réponse durable serait d'agir simultanément sur la durée de cotisation et sur l'âge minimal de départ à la retraite, comme l'ont fait la plupart des pays européens".

>La CFDT, elle, se montre relativement neutre : "les mesures d'économie concernant les actifs, les retraités et les entreprises sont indissociables d'une réforme de fond, pour aller vers un système plus juste et plus lisible. Les basses pensions doivent être protégées et améliorées".

>La CGT, sans surprise, proteste contre "l'allongement de la durée requise pour le taux plein, la désindexation (qui) ne sont en rien des solutions pour pérenniser et améliorer le système de retraite français dans l'intérêt des actifs et des retraités, toutes générations confondues.

>Même son de cloche à Force Ouvrière, pour qui le rapport "s'inscrit dans la logique d'austérité 'recommandée' par la Commission européenne. La plupart des mesures listées pénalisent les actifs et les retraités et stigmatisent les fonctionnaires".

L'UMP pas satisfaite, le FN moqueur, et le PCF en colère

Les différentes forces d'opposition, elles, ne se sont pas privées pour critiquer le rapport Moreau, et par là même la politique de François Hollande.

>L'UMP dénonce ainsi "une véritable opération de communication politique.", par le biais de son scrétaire national Arnaud Robinet."Il nous faut inéluctablement reporter l'âge légal à 65 ans à horizon 2025, mettre en place un système par points pour que tout le monde sur un même pied égalité à horizon 2020", poursuit-il dans un communiqué.

>Le Front national, lui, joue la carte anti-européenne, également dans un communiqué:"le rapport Moreau confirme qu'il n'est rien d'autre que la boîte à outils du Medef. Il est parfaitement bruxello-compatible et ravira naturellement l'UMP en s'inscrivant dans la ligne de l'austérité et l'ultralibéralisme le plus injuste et le plus inefficace."

>Quant à Pierre Laurent, le secrétaire du PCF, il fustige sur LCP ?"les mêmes arguments, exactement les mêmes recettes que celles employées pour la réforme de 2010".
"Jean-Marc Ayrault ne comprend rien à la colère que va susciter ce rapport. Le problème, c'est le fossé entre les Français qui ont élu la gauche pour changer de politique et les politiques qui sont menées".

Yann Duvert et Reuters