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Seuils sociaux : le débat s'annonce rude à la rentrée

Thierry Lepaon ne négociera rien sur les seuils sociaux.

Thierry Lepaon ne négociera rien sur les seuils sociaux. - Bertrand Guay - AFP

Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, a d'ores et déjà annoncé qu'il ne négociera "rien" sur les seuils sociaux.

La rentrée s'annonce difficile. La CGT ne négociera "rien" sur les seuils sociaux, débattus à la rentrée entre syndicats et patronat, a averti le secrétaire général de la confédération Thierry Lepaon dans un entretien dimanche 31 août à L'Opinion.

"Nous ne négocierons rien sur les seuils sociaux", qui actuellement fixent des obligations légales aux employeurs à la fois sur le plan fiscal et en matière de représentation des salariés, affirme Thierry Lepaon dans une interview diffusée sur le site internet du quotidien.

"Il y a contradiction: d'un côté, le gouvernement prône la démocratie sociale, la négociation collective, et de l'autre il veut remettre en cause le droit à la représentation des salariés", explique-t-il.

Lever les "verrous"

Alors que, pour relancer l'emploi, François Hollande presse les syndicats à lever les "verrous" et accepter des assouplissements en matière de seuils sociaux, le n°1 de la CGT s'interroge sur "le rapport entre le fait de supprimer des droits de représentation des salariés et la création d'emplois".

"S'il fallait en trouver un, il n'y a qu'à regarder l'Allemagne: à partir de 5 salariés, on a un délégué du personnel. A partir de 10, un comité d'entreprise, et l'emploi se porte bien !", assure le dirigeant syndical.

Les seuils sociaux multiplient les obligations des entreprises quand leurs effectifs augmentent. Ils doivent faire partie, entre autres sujets, de la négociation nationale interprofessionnelle sur le dialogue social dans les entreprises, qui débute à la rentrée. L'exécutif a prévenu qu'il légifèrerait même en l'absence d'accord.

La position de la CGT tranche avec l'optimisme affiché vendredi par le ministre du Travail, François Rebsamen, selon qui que des "points d'accord" peuvent être trouvés entre les partenaires sociaux, et avec la CFDT encline à discuter des seuils sociaux qui ne sont pas un "sujet tabou", selon les termes de Laurent Berger son secrétaire général.

D. L. avec AFP