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Smic : pas de "coup de pouce" mais une réforme de son calcul

Le ministre du Travail doit présenter un nouveau mode de revalorisation du Smic

Le ministre du Travail doit présenter un nouveau mode de revalorisation du Smic - -

Le gouvernement s'achemine vers une hausse minimale du Smic au 1er janvier. Pas de nouveau coup de pouce comme en juillet, mais il devrait annoncer, lundi 17 décembre, une réforme de sa revalorisation afin de mieux tenir compte du coût de la vie des ménages modestes.

Trois centimes par heure : voilà l'augmentation du Smic que doit annoncer Michel Sapin, le ministre du Travail, lundi 17 décembre, lors de la réunion de la Commision nationale de la convention collective (CNCC).

En d'autres termes, le salaire minimum n'augmentera que du strict minimum, c'est à dire de l'inflation depuis sa dernière révision en juillet. Pas de nouveau coup de pouce donc, qui avait été de 0,6% il y a six mois en plus de 1,4% de hausse afin tenir compte des prix (soit 2% au total).

Avec cette décision de lundi prochain, le gouvernement sait qu'il va essuyer les foudres des syndicats et engendrer la déception d'une partie de son propre électorat, surtout après ses atermoients dans l'affaire ArcelorMittal.

Mais en échange de cet absence de coup de pouce, Michel Sapin va annoncer une révision du mode de calcul du Smic afin de mieux tenir compte du coût de la vie des salariés les plus modestes. Le nouveau mode de calcul, qui remplacera celui instauré en 1969, n'entrerait pourtant en vigueur qu'au début de 2014.

Coût du logement et de l'énergie

Lors de la campagne présidentielle, François Hollande avait évoqué un lien entre croissance et Smic. Le sujet avait d'ailleurs été évoqué lors de la conférence sociale de juillet dernier entre partenaires sociaux et gouvernement.

Cependant, ce dernier ne devrait pas retenir cette piste. Que faire en effet lorsque la croissance est faible voire négative ? Le groupe d'experts sur le Smic présidé par Paul Champsaur, l'ex-patron de l'Insee, a d'ailleurs, avant de terminer ses travaux ces jours-ci, déconseillé à l'Executif de s'engager dans cette voie.

Le gouvernement va plutôt compléter la formule de revalorisation automatique du Smic, essentiellement basée actuellement sur l'indice des prix hors tabac. Le coût du logement et de l'énergie, qui pèse proportionnellement davantage sur les ménages modestes, serait ainsi mieux pris en compte.

Patrick Coquidé